TRAITEMENT LE PLUS ANCIEN de l’hypertension artérielle, les thiazidiques, grâce à l’inhibition au niveau rénal d’un transporteur spécifique du sodium, favorisent l’élimination urinaire de cet ion. Ce qui a pour conséquence une diminution du volume sanguin et du débit cardiaque, ainsi qu’une baisse de la pression artérielle.
Déjà connue, la cible des diurétiques est une protéine spécialisée, le transporteur du sodium NCC, présent au niveau des cellules épithéliales rénales du tube contourné distal. Pourtant, bien que cette cible s’exprime exclusivement au niveau du rein, certains effets engendrés par les thiazidiques se produisent hors du rein : diminution de la tolérance au glucose, augmentation de la masse minérale osseuse… La seule explication possible semble donc être une éventuelle autre cible pour cette classe médicamenteuse.
Des études ont montré que les thiazidiques peuvent bloquer la moitié de la réabsorption du sodium dans la partie terminale du néphron où le seul transporteur de sodium identifié, le canal ENaC, est pourtant insensible à cette classe. Ces constations ont conduit l’équipe de Dominique Eladari à rechercher une nouvelle cible, à la fois présente dans la partie terminale du néphron et sensible aux diurétiques thiazidiques. Dans un premier temps, les chercheurs ont totalement inactivé le canal ENaC. Cette inactivation n’a pas bloqué le transport de sodium, laissant supposer l’existence d’un second transporteur du sodium dans la partie terminale du néphron, et qui serait sensible aux thiazidiques. Dans un deuxième temps, les chercheurs se sont intéressés au transporteur de sodium NCC, en testant l’activité des thiazidiques chez des souris dont le récepteur NCC avait été inactivé. Là aussi, le traitement thiazidique restait tout de même efficace chez ces souris, confirmant que les thiazidiques ont bien une autre cible. Enfin, troisième phase de la recherche, des études physiologiques ont été menées sur des tubules rénaux microdisséqués et perfusés in vitro. Ces études ont ainsi pu montrer que le nouveau système cible repose sur le fonctionnement en parallèle de deux protéines, différentes de NCC et que ces deux protéines, inconnues jusqu’alors, étaient largement disséminées dans l’organisme.
Ce travail a donc permis d’identifier une nouvelle cible de thiazidiques qui pourrait avoir des effets non-rénaux. Ces résultats laissent suggérer qu’un certain nombre d’effets indésirables observés avec les thiazidiques ne sont pas dus à leur effet diurétique mais résultait d’un effet extra-rénal.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024