Alors que le championnat du monde des jeunes chevaux de concours complet, le Mondial du Lion, se déroule ce week-end (18 et 19 octobre 2025) au Lion-d'Angers (Haut-Anjou), son président, le Dr Yves-Marie Vandamme revient sur l’imbrication de l’équitation dans sa pratique médicale. « L’équitation et la médecine se nourrissent l’une l’autre. L’équitation m’a beaucoup aidé dans le suivi de mes patients atteints du VIH », confie le Dr Vandamme, infectiologue au CHU d’Angers et cavalier en catégorie amateur et élite pro 2 en CSO (concours de saut d’obstacles). « J’étais tempétueux et suractif. Les chevaux m’ont appris à prendre du recul, à travailler dans la durée, à ne pas m’énerver ni juger trop vite ». Des qualités, qu’il juge essentielles, aussi bien en équitation qu’en médecine. « Avec l’expérience, j’ai compris que prendre son temps et savoir se remettre en question sont des choses très importantes dans le domaine médical aussi », souligne-t-il.
L’ Angevin de 44 ans commence sa journée à 5 h 30. Il s’occupe de ses deux selles français présents au sein de sa ferme. Soins, paillage du box, et 45 minutes de monte, le médecin a déjà vécu une journée avant son arrivée au CHU. Il reconnaît en souriant qu’il a été « piqué très tôt par ce virus ». Le praticien consacre près de vingt heures par semaine à sa passion : ses temps en dehors du CHU, le matin et chaque week-end, dont certains sont réservés aux compétitions. Mais son activité ne s’arrête pas là. Propriétaire d’une poulinière, il gère aussi une petite activité d’élevage.
« Comme avec les chevaux, il faut prendre et reprendre »
Le Dr Yves-Marie Vandamme
Autant dans sa pratique d’éleveur/cavalier que médicale, le Dr Vandamme répète inlassablement les mêmes exercices : « On travaille chaque jour, et puis, un matin, hop ! Le cheval passe une marche supplémentaire. En médecine, c’est pareil. Avec mes patients atteints du VIH, la patience et la constance demeurent indispensables. Le challenge est l’observance du traitement : les antirétroviraux doivent être pris chaque jour afin de maintenir une charge virale indétectable. Certains patients ne sont pas immédiatement réceptifs à ce discours, mais s’énerver est inutile. Il faut prendre le temps de comprendre qui ils sont, pourquoi ils réagissent ainsi. Comme avec les chevaux, c’est une question d’écoute et de reprise », explique ce praticien.
Un équilibre entre vocation et passion
Pour le Dr Yves-Marie Vandamme le choix d’une carrière médicale a toutefois été moins évident que celui de cavalier. Si l’équitation est une vocation et une passion, la médecine ne l’a pas tout de suite conquis. « J'ai suivi mon frère en médecine et je ne peux pas dire que j'avais initialement une vocation de médecin. » La véritable révélation survient lors d’un voyage en Afrique, en troisième année de médecine : « C’est là-bas que j’ai été confronté au VIH, c’est à ce moment que j’ai mis les mains dedans, et je n’ai plus jamais quitté le soin de cette pathologie », se remémore-t-il avec émotion.
Lors de ce voyage, le jeune médecin est confronté au décalage entre le système de santé qu’il connaît et celui du Mali. La nécessité d’aider la population au moment où l'épidémie était une hécatombe s’impose à lui comme une évidence. « Si vous arrivez là-bas, vous êtes découragés. Soit vous fuyez, soit vous vous remontez les manches et vous mettez les mains dans le cambouis », confie-t-il.
Cette découverte lui a permis de trouver son équilibre : « Les deux disciplines demandent la même rigueur, la même humilité, et le même respect du vivant ». Entre toutes ses casquettes, le Dr Yves Marie Vandamme mène sa vie au galop.
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