Depuis un peu plus d'un an, la société Philips est dans la tourmente en raison de la suspicion de risques liés à l'usage de certains de leurs ventilateurs et appareils de PPC. Ce risque serait lié à l'exposition à deux composés organiques volatils (COV) : le diméthyldiazène et le 2,6-bis (1,1-diméthyléthyl)-4- (1-methylpropyl)-phénol, ainsi qu’aux particules issues de la dégradation de la mousse.
L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui est intervenue à plusieurs reprises sur ce sujet, avait nommé un comité scientifique temporaire (CST) pour se prononcer sur ces risques et les décisions à prendre concernant l'utilisation de ces appareils. Les conclusions de ces experts venant d'être publiées, sont dans l'ensemble assez rassurantes, et suscitent en même temps des questionnements…
Confusion parmi les COV
En effet, l’évaluation de l’exposition aux COV potentiellement libérés et des risques associés n’est pas possible à partir des données actuellement disponibles (données précliniques et données épidémiologiques), souligne l'ANSM qui précise : « concernant le COV cancérogène (diméthyldiazène) identifié par Philips en juin 2021, les experts ont mis en évidence qu’il a été vraisemblablement confondu avec un autre COV non cancérogène (l’acétone). Ce point a été confirmé par la société Philips après le CST. Par conséquent, le risque lié au diméthyldiazène tel qu’évoqué par Philips en juin 2021 ne peut être avéré faute de preuve de sa présence ». Quant aux particules issues de la dégradation de la mousse, celles-ci doivent être davantage caractérisées (quantitativement, physiquement et chimiquement) pour pouvoir conclure à un éventuel impact sur la santé.
La stratégie de Philips « peu compréhensible »
Autre conclusion du CST qui a de quoi interpeller : « le comité d’experts considère que la stratégie globale de tests suivie par la société Philips n’est pas compréhensible et qu’il n’est pas possible de déterminer les risques potentiels liés à l’utilisation de ces appareils défectueux ».
Au final, les experts de ce Comité insistent sur le fait que les recommandations faites par l'agence du médicament en juin 2021 restent plus que jamais valables, d'autant plus que le risque lié au diméthyldiazène n’est vraisemblablement plus avéré. Pour rappel les préconisations sont les suivantes : « les patients doivent continuer à utiliser leurs appareils. L’arrêt d’utilisation présente un risque avéré à court terme, par exemple une somnolence accidentogène, un sur-risque cardiovasculaire, ou encore une aggravation de l’insuffisance respiratoire. D’après les premières données disponibles, le risque de cancer lié à l’utilisation de ces ventilateurs et appareils de PPC concernés n’est pas avéré. »
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