Si les spécialistes du cancer du poumon poussent plutôt en faveur du dépistage, les autorités sanitaires semblent moins pressées. Certes le 3e plan Cancer incite à « valider une modalité de dépistage sensible et spécifique du cancer du poumon à l’horizon du Plan », mais pour le moment l’heure est à « l’évaluation et à l’expérimentation ».
Saisie par différentes sociétés savantes, la Haute Autorité de santé devrait se prononcer d’ici à la fin de l’année sur la pertinence scientifique d’un dépistage du cancer pulmonaire par scanner « faibles doses » au sein des populations fortement exposées au tabac. « Il y a un certain nombre d’études qui ont été faites sur le sujet et notre objectif est de décortiquer ces études pour savoir si elles tiennent la route méthodologiquement, s’il y a réellement un impact démontré sur la morbimortalité et dans quelle mesure on peut en tirer
des enseignements pour la France » explique Catherine Rumeau-Pichon de la HAS.
Beaucoup d’interrogations subsistent Si à l’issue de cette première phase, le verdict de la HAS s’avère favorable, « un deuxième travail pourra être envisagé explorant les dimensions économiques, éthiques et organisationnelles du dépistage ».
Ce n’est qu’après toutes ces étapes que la HAS pourrait, le cas échéant, proposer à la ministre de la Santé de sauter le pas. Dans cette éventualité, l’INCa se penche de son côté sur les questions que soulèverait la mise en œuvre d’un tel dépistage. Avec là encore de très nombreuses interrogations quand à la fréquence de répétition idéale des examens d’imagerie, la suite à donner une fois le premier scanner réalisé, les algorithmes à utiliser, la formation des professionnels impliqués ou, encore, le ciblage le plus efficient de la population.
Pour répondre à ces questions, l’INCa devrait lancer un appel à projets au second semestre 2015 afin de
mettre en place différentes expérimentations.
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