Des connaissances insuffisantes sur le Covid long, reconnaît le HCSP

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Publié le 15/06/2021

Après la ''réponse rapide'' de la Haute autorité de santé (HAS) publiée en février pour prendre en charge les patients souffrant d'une forme prolongée du Covid, puis les résultats d'une étude promue par l'INSERM sur le Covid long, c'est au tour du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) de publier un avis sur les symptômes persistants liés au Covid-19. Leur travail s'est surtout appuyé sur les données de la littérature, et sur le recueil de propos d'experts conduisant actuellement des travaux.

Comme la HAS, les experts du Haut conseil ont recensé différents symptômes persistants chez des patients virologiquement guéris, comprenant des manifestations générales (comme la fatigue), cardiaques, neurologique, neuropsychologiques, ORL, pulmonaires, etc. Le HCSP rappelle en préambule que des viroses peuvent avoir des conséquences parfois sévères chez des patients : « l’évolution clinique d’une infection virale aiguë ou de tout autre évènement médical peut comporter une phase de convalescence parfois prolongée, marquée par des symptômes généraux (asthénie …), a fortiori dans les cas graves justifiant une hospitalisation ». On sait que le Sars-Cov-2 peut laisser des séquelles durant plusieurs semaines, même si à ce jour il n'existe pas de consensus sur l'entité regroupant l'ensemble de la symptomatologie persistante après un Covid-19 guéri ou apparaissant secondairement.

Souvent lié à la sévérité de l'infection initiale

Le HCSP rapporte que l'importance des symptômes persistants sont le plus souvent liés à la sévérité du tableau initial de l'infection. À noter que si une conjonctivite peut survenir au début d'une infection par Sars-Cov-2, il ne semble pas y avoir de complications ophtalmologiques rapportées à distance d’un Covid-19.

Au total, ce document du Haut conseil de santé publique n'apporte pas vraiment d'éléments nouveaux. Les experts admettent d'ailleurs manquer de connaissances pour répondre aux multiples questions que pose la persistance de ces symptômes. À terme, le HCSP recommande que soient mises en place des consultations multidisciplinaires pour une évaluation d'éventuelles dysautonomie, désadaptation à l’effort, complications respiratoires, cardiaques, de sarcopénie, troubles neuropsychiques et de l’état nutritionnel, en particulier pour les populations les plus âgées et/ou en post-réanimation. Le HCSP recommande également d'établir « des programmes de réadaptation cardio-respiratoire, de rééducation à visée de renforcement musculaire, de rééducation olfactive, de correction des troubles nutritionnels, de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) … ».


Source : lequotidiendumedecin.fr