La pratique d’exercice physique fait désormais partie des stratégies thérapeutiques dans diverses pathologies. « Deux types d’exercice peuvent être utilisés : l’endurance et la résistance qui ont des effets différents sur l’organisme », explique le Dr Laurence Genton, (unité nutrition, hôpital de Genève) lors des Journées Francophones de nutrition.
En effet, l’endurance stimule la capillarisation des fibres musculaires, favorise la baisse de la masse grasse, améliore les facteurs de risque cardiovasculaire et agit sur la VO2 max. De son côté, le travail en résistance agit sur la masse et la force musculaires. « Mais il faut au moins 2 à 3 semaines d’entraînement pour voir un effet bénéfique », précise-t-elle.
Résistance, endurance ou les deux ?
En fonction du bénéfice recherché et de l’âge du sujet, on privilégiera l’une, l’autre ou la combinaison de ces types d’activités. « S’il s’agit d’amaigrissement, 3 mois d’exercices d’endurance permettent davantage de perte de poids et de perte de masse grasse que des exercices de résistance. »
Toutefois, chez des sujets âgés présentant une obésité abdominale, le Dr Genton recommande de combiner endurance et résistance. « Ceci permet en plus de la perte de poids, une amélioration de leur insulinorésistance et une augmentation de leur masse musculaire. »
Les entraînements combinés ont aussi un intérêt chez les insuffisants cardiaques. « Ils améliorent la force musculaire, agissent sur la pression respiratoire maximale et permettent une augmentation de la quantité de travail réalisée », indique-t-elle.
Dans le cas de surcharge pondérale avec arthrose de hanche ou du genou, les exercices combinés permettent une réduction de l’inflammation, de la douleur et améliorent la fonctionnalité des sujets.
Pour le Pr Yves Rolland, gériatre (Toulouse) l’activité physique est aussi un élément important de sa stratégie thérapeutique auprès de sujets âgés.
« Elle a pleinement sa place dans la prévention et la correction de la sarcopénie », constate-t-il. Elle permet notamment de contrer l’effet délétère de l’alitement sur la perte musculaire. Pour cela, il recommande une activité de type résistance réalisée une fois par semaine au cours de l’alitement. « Des exercices simples d’extension de la jambe en résistance avec brassard de contention sont tout à fait possibles en position allongée », assure-t-il.
Cette activité de résistance a aussi pour intérêt de limiter la fibrose musculaire et la myostéatose liée à l’avancée en âge. Les tests réalisés chez des sujets âgés l’attestent : un entrainement en résistance pratiqué deux à trois fois par semaine, augmente de 10 à 15% leur force musculaire, de 5% le volume de leurs cuisses et améliore leur fonctionnalité. Des bénéfices également constatés chez des sujets de plus de 90 ans. « Un entraînement qui leur apporte un gain considérable en termes de qualité de vie ».
Faut-il privilégier l’endurance ou la résistance
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