À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales (25 septembre), le Bulletin d'épidémiologie hebdomadaire (BEH) consacre un numéro entier sur ce sujet. Avec en particulier un bilan sur les personnes infectées par le VHC et la prise en charge par les antiviraux à action directe (AAD). Depuis fin 2013 et l'arrivée de la nouvelle génération de ces médicaments, la prise en charge de ces patients a permis d'importants progrès, avec en particulier une guérison chez plus de 95 % des malades traités.
Le BEH indique que 59 000 patients ont été traités par des AAD entre 2014 et 2017, ce qui correspond à la moitié de l'objectif de 120 000 personnes en 2022. Cela signifie, la guérison de 53 000 patients (selon l'hypothèse d'un taux de guérison de 90 %).
Deux nouveaux médicaments auraient boosté la prise en charge
Ces résultats reposent sur l'analyse des remboursements des ADD selon les données provenant du Système national des données de santé (SNDS). Ils montrent une augmentation annuelle du nombre de patients pris en charge : 11 500 en 2014, 13 904 en 2015, 14 291 en 2016 et 19 248 en 2017. La forte augmentation de prise en charge enregistrée en 2017 pourrait être liée à « la commercialisation de Zepatier®, actif sur les génotypes 1 et 4, et d'Epclusa® pangénotypique », rapporte le BEH. 61 % des patients traités sont des hommes, l'âge médian est de 55 ans. Par ailleurs, les auteurs de cette étude précisent que « les patients identifiés comme pris en charge pour le VIH présentaient 13 % de l'ensemble des patients ayant initié un AAD entre 2014 et 2017 ».
Objectif : zéro hépatite C en 2025
Pour autant l'objectif d'éliminer le virus de l'hépatite C à l'horizon de 2025 n'est pas forcément gagné, même si dans l'éditorial du BEH, le directeur général de la santé (DGS), le Pr Bernard Salomon compte sur trois mesures fortes : le renforcement de la prévention par des actions « d 'aller-vers » qui concernent par exemple des populations usagères de drogues en IV ou par voie nasale ; une accentuation du dépistage par l'utilisation du test rapide d'orientation diagnostique (TROD) ; et une meilleure accessibilité aux traitements : depuis mai 2019, les AAD peuvent être prescrits par les médecins généralistes dans le cadre d'un parcours simplifié.
La stratégie de dépistage de l'hépapite C actuellement réévaluée
Mais pas sûr que ces mesures et cette bonne volonté suffisent ! Le DGS reconnaît lui-même qu'il faut optimiser les mesures prises ou faire davantage, comme renforcer le dépistage et la prise en charge de l'hépatite C. « Trop de personnes demeurent non testées et porteuses d'infections virales non diagnostiquées », écrit le DGS. L'enquête BaroTest adossée au Baromètre santé, indique qu'en France la prévalence chez les 18-75 ans de l'hépatite C, comme de l'hépatite B est de 0,30 % (ce qui correspond à environ 133 000 personnes pour chaque infection). Par ailleurs, l'estimation de personnes infectées connaissant leur statut est de 80,6 % pour l'hépatite C et de 17, 5 % pour l'hépatite B. Ces données devraient aider la Haute Autorité de Santé (HAS) qui travaille actuellement sur une réévaluation de la stratégie du dépistage de l'hépatite C.
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