Actuellement, la coloscopie d’emblée est réservée aux personnes à risque élevé ou très élevé. Mais pour certains, son utilisation pourrait être élargie au risque moyen. La Société française d’endoscopie digestive a d’ores et déjà validé la possibilité d’une coloscopie comme 1er examen de dépistage dans le cadre d’une demande individuelle. De là à généraliser la démarche, il n’y a qu’un pas, que certains gastro-entérologues, en particulier le Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato-gastroentérologie souhaitent franchir. Selon le Dr Vaillant, gastroentérologue libéral qui défend cette position, si l’on se fonde sur les résultats des états-Unis, où le choix du test de dépistage (coloscopie ou FIT) est laissé à l’appréciation de chacun, « il serait possible d’éviter 10 000 cancers par an en France, sur les 45 000 dénombrés ».
Complications Cependant, les données manquent pour se prononcer. Une étude espagnole en cours vise à évaluer l'impact du dépistage sur la mortalité à 10 ans selon l’outil utilisé : coloscopie (tous les 5 ans) ou FIT (tous les deux ans). Selon les résultats préliminaires publiés en 2012, le taux de participation est plus élevé dans le groupe FIT (34,2 % vs 24,6 %) mais le nombre de cancers dépistés similaire, avec plus d'adénomes dans le groupe coloscopie.
Dans le monde, peu de pays ont franchi le pas. Certains comme le Luxembourg ont fait marche arrière et sont revenus au test fecal, notamment pour des questions de sécurité. De fait, la coloscopie n'est pas dénuée de risque, avec un taux de complications modérées à sévères de 1 à 4,5 (hémorragies, perforations intestinales) voire des décès (1/18 000 à 1/10 000 coloscopies) surtout chez les plus âgés.
En France, la pratique du « dépistage sauvage » par coloscopie ne représente qu’une part mineure des coloscopies réalisées selon une étude de la Cnam.
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