L'année 2015 a été marquée par l'arrivée de la thrombectomie, en complément de la thrombolyse, pour les AVC liés à une thrombose d'une grosse artère. "Elle pourrait concerner un tiers des patients thrombolysés", estime le Pr Béjot. Dans l'étude MR CLEAN (Berkhemer OA et coll. N.Engl.J.Med. 2 015), 32 % des patients traités par thrombectomie n'avaient pas ou peu d'incapacités à 3 mois, contre 19 % des patients ayant eu seulement la thrombolyse. La méta analyse Hermes (Saver JL et coll. JAMA 2 016), qui réunit cinq essais randomisés, montre que, comme pour la thrombolyse, chaque heure de retard réduit les chances de récupération.
"Former des cardiologues interventionnels" Actuellement la thrombectomie est réalisée dans les six heures qui suivent l'installation des symptômes. Ce geste est réservé aux rares services de neuroradiologie interventionnelle. En Bourgogne, seul le CHU de Dijon pratique la thrombectomie. "À Paris elle est réalisée dans cinq ou six centres, précise le Pr Amarenco. En province, c'est limité aux CHU" . Les temps de transfert secondaire entre l'UNV et le centre de neuroradiologie interventionnelle sont tels que beaucoup de patients arrivent hors délai.
Les auteurs de l'éditorial qui accompagne l'article du JAMA s'interrogent : faut-il équiper des véhicules d'urgence d'un scanner et de la télémédecine, qui permettraient de démarrer la thrombolyse et d'orienter les patients ? « Cela a été expérimenté à Berlin, observe le Pr Amarenco. Ce serait l'idéal mais cela coûte très cher ». Pour lui une autre solution serait de former des cardiologues interventionnels à la thrombectomie : « Les salles de cathétérisme et les personnes sachant faire des cathétérismes en France sont essentiellement dans les unités de cardiologie. En Pologne, en Allemagne en Tchécoslovaquie beaucoup de centres cardiologiques participent aux thrombectomies. C’est un problème d'organisation ».
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