D’?importantes économies sur le médicament sont possibles en agissant sur des facteurs touchant peu ou prou à son bon usage. Lors des Universités de Pharmaceutiques à Strasbourg, le mois dernier, IMS Health a révélé les résultats d’une étude sur 186 pays. Elle estime que près de 500 milliards de dollars d’économies (360 milliards d’euros) sont réalisables, soit 8 % des dépenses de santé dans le monde. Pour arriver à ce constat, les experts identifient six leviers. Plus de la moitié des économies visent sur la non-observance : 269 milliards de dollars seraient possibles à ce titre. Un chiffre énorme, mais qui n’étonne pas le Pr Claude Le Pen, cheville ouvrière de cette étude : « Une prescription non observée, c’est de l’argent gâché et une pathologie qui n’est pas guérie. » Les autres leviers sont un peu moins rentables, mais parfois plus surprenants. IMS estime ainsi que 62 milliards de dollars pourraient être gagnés rien qu’en « améliorant la rapidité du recours au médicament ».
Six leviers d’économie
Environ 50 milliards pourraient ensuite être économisés en combattant le mésusage du médicament. IMS cite notamment à ce propos l’abus des antibiotiques. De ce point de vue, la France ferait référence : « L’expérience française de réduction de l’usage des antibiotiques intéresse tout le monde », soutient Claude Le Pen. L’étude cite enfin trois autres vecteurs : 42 milliards de dollars pourraient être économisés sur la prévention des erreurs médicamenteuses, 30 via un recours optimal aux médicaments génériques (30 milliards) et, enfin, 18 milliards grâce à une meilleure gestion des polymédications, notamment chez les personnes âgées.
Pour atteindre ces objectifs, les auteurs suggèrent un rôle renforcé du pharmacien, la mise au point de programmes de desease management ou l’élaboration de guidelines de prescription. La France, où le poste médicament marque le pas depuis un an, peut-elle faire sienne ces pistes pour optimiser encore sa consommation de médicaments ? Oui, ont répondu certains des principaux décideurs présents à Strasbourg. À entendre Frédéric Van Roekeghem, il resterait encore des marges de manoeuvre de l’ordre de 10 % sur le médicament. Et le président du Comité économique des produits de santé, Dominique Giorgi renchérit : « Il faut résolument s’attaquer au bon usage, via la maîtrise de la prescription. »
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