Un collectif d'ONG emmené par l'organisation autrichienne Global 2000 a annoncé mercredi porter plainte contre Monsanto et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour distorsion d'analyses scientifiques afin de prouver l'innocuité du glyphosate. "Nous sommes fondés à penser que les autorités européennes et les industriels ont cherché, via des interprétations faussées d'analyses, à maintenir le glyphosate sur le marché européen malgré ses probables effets cancérogènes pour l'être humain", a indiqué l'avocat de Global 2000, Josef Unterweger.
L'annonce de cette plainte intervient alors qu'un comité d'experts représentant les Etats membres de l'Union européenne doit statuer les 7 et 8 mars sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate, qui expire fin juin. Cette substance très utilisée notamment par les exploitants agricoles a été déclarée cancérogène "probable" par l'OMS en mars 2015. Mais la Commission européenne s'est toutefois prononcée en faveur d'un renouvellement de son autorisation de commercialisation, après un avis de l'EFSA, qui avait suscité la polémique en novembre en jugeant "improbable" le risque cancérogène de ce pesticide.
Global 2000 et d'autres ONG européennes reprochent à l'EFSA d'avoir repris telles quelles les conclusions de l'autorité sanitaire allemande BfR, qui avait elle-même endossé les conclusions du géant américain Monsanto en dépit d'"entorses grossières" à la méthodologie scientifique. Selon elles, les études épidémiologiques de l'OMS ont relevé un risque accru de "50%" de cancer des noeuds lymphatiques chez les personnes travaillant avec du glyphosate.
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