La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a demandé vendredi à l'ANSES (Agence de sécurité sanitaire) le retrait des autorisations de mise sur le marché des herbicides contenant du glyphosate mélangé à des adjuvants à base d'amines grasses de suif (tallow amine), qui présentent des risques pour la santé.
"Ségolène Royal demande à l’ANSES une réévaluation immédiate de l’ensemble des produits phytosanitaires contenant du glyphosate et des co-formulants de la famille des tallow amine et le retrait des autorisations de mise sur le marché des produits concernés présentant des risques préoccupants", indique un communiqué de son ministère.
Cette décision fait suite à l'expertise remise vendredi par l'ANSES sur ces produits, qui conclut d'abord, comme l'a jugé en novembre l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), que "les informations disponibles sur les risques du glyphosate seul ne justifient pas, à ce stade, un classement cancérogène probable". En revanche, l'ANSES estime que "le mélange du glyphosate avec certains co-formulants, notamment des co-formulants de la famille des tallow amines, peut présenter des risques particuliers pour les utilisateurs du grand public ou du monde agricole".
Ségolène Royal avait saisi l’ANSES suite à des mises en garde sur les produits phytosanitaires contenant du glyphosate soulevés par le Centre international de recherche contre le cancer en 2015. Sur son site internet, le groupe Monsanto assure que sa gamme d'herbicides Roundup, à base de glyphosate, ne contient pas cette famille d'adjuvants. Il reconnaît cependant que "d’autres préparations à base de glyphosate, appartenant à Monsanto ou à d’autres entreprises, contiennent des coformulants de la famille des tallow amine (en français amines grasses de suif) tout comme de nombreux autres produits phytosanitaires ou même domestiques (produits de nettoyage ou ménagers)".
En novembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments avait estimé "improbable" que le glyphosate seul présente un danger cancérogène pour l’homme, un avis qui avait suscité des critiques exprimées fin novembre par 96 scientifiques du monde entier dans une lettre ouverte. D'autant que quelques mois plus tôt, le Centre international pour le Cancer (CIRC), une agence de l'OMS, avait au contraire déclaré cancérogène "probable" pour l'homme le glyphosate, aux côtés d'autres pesticides tels que le malathion ou le diazinon. L’autorisation de commercialiser en Europe des herbicides à base de glyphosate expire le 30 juin prochain.
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