Risque cardiovasculaire

Score-2 confirme le poids du sexe masculin

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Publié le 28/06/2021
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Dans le nouvel outil d’évaluation du risque cardio­vasculaire à 10 ans de la Société européenne de cardiologie, le fait d’être un homme compte toujours parmi les facteurs péjoratifs.

Après Score, place à Score-2… Courant mai, la Société européenne de cardiologie a proposé un nouveau score d’évaluation du risque cardiovasculaire à 10 ans. Comme dans la version antérieure, le fait d’être un homme ressort comme un élément préjudiciable : le sexe masculin expose à un risque cardiovasculaire primaire de manière plus précoce que chez la femme, d’environ une dizaine d’années. Relativement bas avant la quarantaine, le risque de l’homme amorce une augmentation franche passé la cinquantaine, principalement à cause du tabac. Puis, avec l’âge, l’ensemble des facteurs pèsent sur le score de risque, mêlant alors tabagisme, pression artérielle et cholestérol.

Conduites à risque

Pour autant, « plutôt qu’affirmer que le sexe masculin est un facteur de risque d’évènements cardiovasculaires primaires, je dirais surtout que le sexe féminin est un facteur protecteur de la maladie cardiovasculaire, nuance le Pr Patrick Henry (AP-HP, Paris), grâce en particulier aux œstrogènes ». Cependant, au-delà des hormones, force est de reconnaître que « certaines conduites à risque pénalisent l’homme (alimentation plus délétère, surveillance médicale moins assidue) ».

Parmi les nouveautés de Score-2, il n’y a plus deux mais quatre groupes de pays classés en fonction du niveau de risque : léger (A), modéré (B), haut (C) et très haut (D). Relativement épargnée, la France est classée A. De plus, le facteur de risque « cholestérol total » a été remplacé par le « non-HDL cholestérol », qui confère une idée plus précise du risque, notamment lorsque les TG sont élevés. « Ce score, qui s’adresse aux personnes indemnes de tout évènement cardiovasculaire (évaluation du risque primaire à 10 ans) à l’exception des diabétiques, a une vertu pédagogique, ajoute Patrick Henry. Il permet aux patients de “palper” leur niveau de risque cardiovasculaire et de visualiser leurs efforts pour infléchir la tendance. »

* European Heart Journal (2021) 00, 1–16

Hélène Joubert

Source : Le Généraliste