Le diagnostic prénatal généralisé
Il met notamment en cause le « caractère obligatoire » de l’alinéa 3 de l’article 9 sur le diagnostic prénatal selon lequel les examens de biologie et d’imagerie (permettant d’évaluer un risque d’affection grave sur le fœtus) « sont proposés à toute femme enceinte ». Au lieu de cette formulation, le praticien aurait préféré que le législateur mette l’accent sur l’information préalable à la proposition des examens « en tenant compte des facteurs de risque médicaux car une femme enceinte ne présente pas les mêmes risques selon qu’elle a 18 ou 40 ans ». « On crée une obsession sur ce dépistage », regrette-t-il.
L’arrêté du 23 juin 2009, qui prévoit de proposer systématiquement le dépistage combiné au premier trimestre de grossesse, « stigmatisait déjà la trisomie 21 », remarque le gynécologue, révolté devant « cette volonté politique d’instaurer une pratique qui relèverait d’une science médicale sans conscience ». Il note, par ailleurs, une contradiction flagrante entre les alinéas 3 et 9 du même article. « Le premier est très délétère car il implique un plus grand risque de judiciarisation de la pratique obstétricale, le deuxième au contraire tente de protéger le praticien échographiste, puisqu’il y est spécifié qu’en cas d’échographie obstétricale et fœtale, "l’absence d’anomalie détectée ne permet pas d’affirmer que le fœtus soit indemne de toute affection et qu’une suspicion d’anomalie peut ne pas être confirmée ultérieurement". Les politiques semblent ainsi porter leur vigilance sur le risque médicolégal. » Mais les membres du CSMP souhaitent une prise de conscience plus générale, « car on a laissé s’installer en France une mentalité eugéniste depuis 15 ans. La lecture des débats en commission parlementaire est particulièrement éclairante sur ce point. »
* 700 professionnels de la grossesse ont signé l’appel pour sauver la médecine prénatale (sauverlamedecineprenatale.org).
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