CINQ MILLIONS de Français ont consommé du Mediator. Ceux qui s’estiment victimes de ce médicament peuvent saisir le tribunal ou le fonds d’indemnisation national, rattaché à l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux). La justice n’a pas encore statué, et les seuls chiffres connus à ce stade sont ceux de l’ONIAM. Une photographie à un instant donné, vouée à évoluer.
À ce jour, l’ONIAM a reçu 7 467 demandes d’indemnisation. Une trentaine de nouveaux dossiers lui parviennent chaque semaine. La grande majorité des dossiers reçus (plus de 6 000) n’ont pas été traités ; 531 dossiers sont en cours de traitement. Le collège d’experts a rendu 583 avis définitifs. Huit dossiers ont été rejetés car le patient n’a pu apporter la preuve de la prescription ; 555 dossiers ont été refusés pour « absence de causalité prouvée » entre la pathologie invoquée (atteinte cardiaque ou HTAP) et le traitement par benfluorex ; 20 dossiers sont partis chez Servier pour indemnisation. Pour ces 20 derniers cas, l’imputabilité est directe et certaine.
« Nous avons fait une proposition d’indemnisation pour quatre dossiers », indique au « Quotidien » la porte-parole des laboratoires Servier, Lucy Vincent. Un chèque est déjà parti, dont le montant est confidentiel. De même, le taux d’incapacité retenu pour chacun des dossiers à indemniser n’est pas rendu public. « La santé du patient est en jeu », justifie Lucy Vincent.
Que conclure de ces premières données chiffrées ? Rien de définitif, met en garde le collège d’experts, qui estime que « le taux de valvulopathies reconnues comme imputables au benfluorex ne peut être déterminé au stade actuel ». Interpellée par le débat des derniers jours, la ministre de la Santé rappelle qu’elle a rencontré le président du collège d’experts cet été pour évoquer avec lui le cadre juridique prévu par la loi, que d’aucuns jugent trop strict. Celle-ci impose au collège d’experts de constater l’existence d’un rapport de cause à effet incontestable entre la prise de Mediator et la pathologie développée par le malade.
Marisol Touraine ajoute qu’il est nécessaire de mettre à disposition des experts « les études médicales les plus actualisées » sur le sujet (allusion faite à une nouvelle étude sur le Mediator dont la publication est attendue dans les prochaines semaines). En creux, se pose la question de la grille de lecture à disposition du collège d’experts qui, selon plusieurs sources, n’existerait pas.
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