Une instance qui se veut indépendante

Publié le 27/09/2011
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C’est en pleine exacerbation de l’affaire du Mediator qu’intervient la création du comité de déontovigilance du LEEM. Les entreprises du médicament, peu soucieuses d’être jetées avec l’eau du bain, ont multiplié les initiatives pour prouver leur bonne volonté, par exemple en suspendant Servier de toutes les instances du LEEM au lendemain de la publication du rapport de l’IGAS sur le Mediator. Certains ne manqueront donc pas de juger opportuniste la création de ce comité de vigilance, même si le LEEM assure pour sa part que la décision avait été prise avant même que n’éclate l’affaire du Mediator. Si on peut lui donner acte de cette antériorité, il est malgré tout possible de penser que les différents épisodes de l’affaire auront incité l’institution à accélérer le pas dans la création de cette entité de veille déontologique.

Mais il faut juger un arbre à ses fruits, si tant est qu’il en donne. L’intention est louable, et il est incontestable que la composition de ce comité fait une large place à des personnalités totalement étrangères au monde de l’industrie pharmaceutique, irrévocables de surcroît. Le président, Yves Medina, a été conseiller maître à la Cour des comptes et directeur associé de PricewaterhouseCoopers, l’un des plus gros cabinets d’audit de la planète, en charge de la déontologie. Il a également été vice-président de l’Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises, et proche collaborateur de Simone Veil au ministère de la Santé. « The right man in the right place », diraient les Anglo-Saxons. Dans l’entretien qu’il accorde au « Quotidien », Yves Medina assure vouloir vérifier que les industriels du LEEM respectent l’éthique et la déontologie de la profession. Le rapport que le CODEEM promet de publier chaque année sera l’occasion de vérifier les progrès accomplis.

 H. S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9012