Grandes manœuvres dans le secteur privé hospitalier autour de Toulouse : le groupe suédois Capio investit 110 millions d’euros dans une « superclinique » en banlieue toulousaine. En réponse, les cliniques privées indépendantes redéploient leur offre de soins pour conserver la patientèle de centre-ville…
Le grand Sud-Ouest est un secteur d'implantation stratégique pour Capio qui y déploie un tiers de son activité globale. Sa nouvelle directrice régionale, Véronique Dahan, ancienne infirmière, supervise l’activité des quatre cliniques de l’agglomération toulousaine, ainsi que l’avancement de la future clinique Capio La Croix du Sud, en cours de construction, au sud-est de la ville rose. L'établissement, mastodonte local, regroupera deux cliniques du centre-ville : la polyclinique du Parc et Saint-Jean Languedoc. « Ce projet illustre notre volonté de proposer une offre de soins équilibrée, d’est en ouest, dans toute l’agglomération toulousaine », résume Véronique Dahan.
Pavillon témoin
Les travaux sont en cours pour construire cet établissement de 33 000 m2 qui comptera 392 lits et places – dont 100 places en ambulatoire, 62 lits de soins de suite et réadaptation, 29 salles de bloc opératoire et une maternité. Le géant suédois a prévu d’investir 100 millions d’euros dans l'édification de cette clinique, qui restera propriété d'Icade, et 10 millions d’euros dans les équipements. « Pour l’heure nous tenons le budget et le timing, assure Véronique Dahan. Le gros œuvre sera terminé en mars 2017 et les équipes arriveront à l’automne 2018. »
Capio revendique une démarche originale. « Dès novembre, un pavillon témoin comprenant une salle de bloc, un poste infirmier et une chambre de patient sera testé et validé par les soignants », décrit Claude Porcher, la directrice de projet en charge de la clinique La Croix du Sud.
Inquiétudes
Mais l’ouverture de cette superclinique risque de bouleverser le paysage de l’offre de soins… en centre-ville. Avec la fermeture et le rapatriement des cliniques du Parc et Saint-Jean Languedoc, c’est un pan complet de l’offre de soins de proximité qui va disparaître, s’alarment de nombreux professionnels de santé. Il y a 18 mois déjà, lors du lancement des travaux de La Croix du Sud, un collectif d’opposition constitué de généralistes, de patients mais aussi de spécialistes de la clinique néphrologique Saint-Exupéry, voisine de Saint-Jean Languedoc, avait vu le jour.
Les praticiens des deux établissements travaillaient jusque-là en étroite collaboration. « Le départ des équipes de Saint-Jean Languedoc et en particulier la fermeture du plateau d’imagerie nous contraint fortement, explique le Dr Jean-Louis Lacombe, néphrologue Saint-Exupéry. C’est pourquoi nous avons décidé d’investir pour agrandir notre établissement et élargir notre offre de soins. Nous espérons devenir le seul établissement de soins de proximité de la rive droite. »
La clinique néphrologique toulousaine se caractérise par un actionnariat médical. Ce sont donc les praticiens qui investiront 30 millions d’euros (hors équipements) dans ce projet d’envergure. « Nous avons un projet de construction de 7 500 m2 attenant à notre clinique existante ce qui permettra de doubler la surface totale pour atteindre 14 000 m2, » décrit Vincent Lacombe, directeur général de Saint-Exupéry. Au programme : plateau de consultation pluridisciplinaire, plateau d’imagerie complet, laboratoire d’analyse… La clinique Saint-Exupéry a obtenu les autorisations de l’agence régionale de santé pour étoffer son offre d’hospitalisation de jour. Elle ouvrira 40 lits supplémentaires et construira 2 400 m2 pour des consultations pluridisciplinaires (diabétologie, cardiologie, endocrinologie, neurologie…). Les recrutements d’une cinquantaine de praticiens sont programmés.
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