Le Quotidien du Médecin. Comment jugez-vous le plan « Ma Santé 2022 » du gouvernement ?
Jean-Pierre Door. Il y a à mon sens dans ce plan des bonnes choses, mais aussi nombre de propositions dont on ne voit pas très bien comment elles vont être mises en œuvre. Je mets dans le volet positif tout ce qui peut favoriser les regroupements de médecins en ambulatoire, qu’il s’agisse des maisons de santé, des CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé, ndlr), etc. En ce qui concerne les assistants médicaux, tout dépendra de la forme que cette nouvelle fonction prendra. Je considère qu’il y a un risque d’étatisation de la santé si les médecins n’ont pas l’entière liberté sur leur recrutement. Quant aux 400 médecins salariés, pourquoi pas, mais je me demande comment on va les recruter alors qu’on peine à trouver des médecins libéraux.
Le QdM. Quelles sont les propositions alternatives de votre parti ?
JPD. Elles s’inscrivent dans la continuité de ce que nous avions engagé lorsque nous étions aux affaires et que Xavier Bertrand était ministre de la Santé. Il s’agit avant tout de revaloriser la médecine libérale, de la moderniser, de donner la priorité aux soins de proximité, de redonner du temps médical, de favoriser les délégations de tâches…
Le QdM. Et sur l’hôpital ?
JPD. Nous avions proposé une politique hospitalière bien différente de celle qui est menée actuellement, fondée sur le développement de l’autonomie des hôpitaux, l’assouplissement du statut des praticiens… Nous estimons qu’il faut également réduire le nombre de CHU et les recentrer sur ce quoi ils sont véritablement faits. Ce n’est pas à eux de s’occuper des soins courants.
Le QdM. Votre vision est donc celle qui avait été proposée par LR en 2017 ?
JPD. Oui, nous gardons les mêmes orientations que celles du programme présidentiel, notamment ce qui avait été initié par Nicolas Sarkozy pendant la primaire. Mais il ne vous aura pas échappé que nous n’avons pas été élus (rires).
Le QdM. Comment s’élaborent les nouvelles idées sur la santé au sein de LR ?
JPD. Tout le monde travaille en symbiose. Le groupe parlementaire est présent, les membres de la commission des affaires sociales sont présents, même s’ils ne sont pas nombreux. Et le siège du parti rue de Vaugirard est à l’œuvre également. Je tiens à souligner ici que Laurent Wauquiez nous soutient dans nos démarches sur la santé.
Le QdM. Comment sera élaboré le programme santé de LR pour 2022 ?
JPD. Cela ne fait qu’un peu plus d’un an que nous sommes dans cette législature, il reste encore presque quatre ans avant les présidentielles, et les choses vont se faire petit à petit. Nous sommes aujourd’hui concentrés sur les problèmes de pouvoir d’achat, d’atteinte aux classes moyennes, et les questions de santé vont suivre. Je remarque d’ailleurs que le gouvernement, avec son plan « Ma Santé 2022 », se positionne aussi à cette échéance. Mais 2022, cela me paraît bien loin, et je sais que beaucoup de nos concitoyens voudraient que les choses aillent plus vite.
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