Le 1er janvier 2016, Toulouse et Montpellier appartiendront à la même région. Les deux villes devront apprendre à cohabiter.
Toulouse sera la capitale de la future région, mais Montpellier accueillera le siège de la future agence régionale de santé (ARS). Pour les Héraultais, cette compensation est insuffisante. Un point cristallise les tensions : l’appel à projet Périclès visant à installer un centre de protonthérapie dans le sud de la France. Montpellier (250 000 habitants hors agglomération) et Toulouse (450 000 habitants intra-muros) sont en lice pour accueillir cet équipement de 40 millions d’euros qui vise notamment à soigner les cancers de l’enfant de façon plus ciblée.
Union sacrée
« Nous avons des compétences locales, notamment des équipes de physique médicale qui ont déjà travaillé sur la protonthérapie, nous disposons aussi d’un emplacement sur le site de l’Oncopole pour accueillir cet équipement et d’un expert, le Pr Michel Attal, prêt à porter ce projet », affirme le Pr Henri Roché, directeur des affaires médicales de l’IUCT Oncopole à Toulouse. Si l’appel à projet n’a pas encore été lancé, le directeur général (sur le départ) du CHU toulousain Jacques Léglise a sollicité la préfecture pour avoir des informations sur le sujet.
La communauté médicale s’est mobilisée sans attendre en créant le comité « Toulouse Excellence Santé ». « Nous souhaitons que les grandes décisions concernant l’installation d’équipements innovants soient prises à partir d’éléments factuels et non d’intérêts politiques », explique le Pr Bernard Fraysse, qui coordonne ce comité regroupant plus de cent médecins du public et du privé, des chercheurs et des industriels.
En Languedoc-Roussillon, un « collectif pour Montpellier », union sacrée de représentants du CHU et de cliniques privées, s’est également activé avant l’été pour obtenir le siège de l’ARS dans la préfecture de l’Hérault (« le Quotidien » du 8 juin 2015).
Pas de concurrence, assure l’ARS
Pour Monique Cavalier, directrice préfiguratrice de la future ARS, la priorité est à la fusion des deux agences actuelles et à l’élaboration d’un schéma régional de santé unique attendu pour 2017. « Le sujet n’est pas Toulouse contre Montpellier, martèle-t-elle, mais comment organiser la région qui aura bientôt le plus grand nombre de départements (13) et 45 % de son territoire classé en zone de montagne ? »
La future ARS prépare sa réorganisation. Elle a un projet bâti sur 13 implantations (la moitié des effectifs étant affectée à des fonctions départementales). « L’état-major, installé à Montpellier, sera très mobile. Quant aux fonctions régionales, elles seront partagées entre Toulouse et Montpellier », assure Monique Cavalier.
L’ARS a démenti une note divulguée par la presse locale qui évoquait la suppression d’une centaine d’emplois à Montpellier et de 35 à Toulouse (au sein des antennes de l’ARS) du fait de la fusion des régions. « Nous ne sommes pas dans un régime de concurrence, affirme la direction de la communication de l’ARS à Toulouse. Le 1er janvier 2016, il y aura deux structures complémentaires. Sans suppressions d’emploi. Sans mobilité forcée. »
Les CHU des deux villes devront apprendre à travailler ensemble. « Avec la future région, nous allons disposer de trois beaux CHU et de deux centres de lutte contre le cancer, de quoi nous plaignons-nous ? Il faudra simplement qu’à un moment les gens arrivent à se mettre autour d’une table », conclut Monique Cavalier.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes