Une étude syndicale veut casser les clichés sur le « modèle » allemand

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Publié le 19/07/2018
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Dans une étude publiée sur son site (et réalisée par un de ses membres), le Syndicat des biologistes (SDB) s'emploie à déconstruire le « mythe » selon lequel la biologie médicale coûterait (beaucoup) moins cher en Allemagne qu'en France.

De fait, l'« exemple » allemand est souvent cité comme un modèle moins coûteux et plus efficient. « De rapport en mission, l’affirmation selon laquelle les dépenses totales de biologie médicale en Allemagne sont moins élevées qu’en France est répétée à l’envi pour justifier la pression constante sur les prix de la biologie et pour favoriser une évolution vers une logique industrielle, censée être plus économe », se désole le SDB.  

Dès 2010 en effet, une étude conduite par la CNAM, reprise par la Cour des Comptes en 2013, comparant les coûts de 10 ordonnances, avait montré une différence significative de facturation. « Le coût unitaire des actes apparaît, en France, de deux à dix fois supérieur à celui de l’Allemagne, indiquait alors l'assurance-maladie. Le coût de la numération formule sanguine, premier acte en nombre et en montant d’honoraires, était en France dix fois supérieur à celui de l’Allemagne. » L'enquête précisait cependant que le périmètre de l'examen biologique et l’organisation des soins diffèrent sensiblement entre les deux pays... 

Mais pour le SDB, il est faux de répéter que le modèle allemand est nettement plus économe. À l'échelle nationale, la part des dépenses allouées à la biologie médicale de ville est de plus en plus faible en France depuis dix ans « du fait des baisses cumulées de nomenclature », martèle le syndicat. De fait, elle ne représente plus que 1,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), alors qu'en Allemagne la biologie médicale équivaut à 2,5 % des dépenses générales de santé. En croissance régulière de 2 à 3 % par an, les dépenses allemandes d’analyses de biologie médicale culminaient à « 117 euros par habitant en 2016 », alors qu’en France, ce montant stabilisé s’élevait à 110 euros par habitant, toujours selon les calculs cités par le SDB. 

Il faudrait donc changer de prisme « sans attendre », conclut l'étude syndicale. Loin d'être dispendieuse, « la biologie médicale française, par son rapport qualité/coût, est un modèle pour l'Europe », assure le document relayé par le SDB. 

M.F

Source : Le Quotidien du médecin: 9681