LES RÉSULTATS de l’étude ANRS-OPTIPRIM (Dr Antoine Chéret, Tourcoing), montrent une décroissance des réservoirs viraux chez des patients qui ont été traités pendant leur primo-infection par le VIH. Ce résultat a été obtenu chez des 90 personnes traitées peu après leur contamination, (35 jours en médiane). Les patients inclus dans cet essai, ont reçu une association de 5 ou 3 antirétroviraux. Une baisse de la charge virale cellulaire, marqueur de réservoirs, a été constatée dès les trois premiers mois de traitement et s’est accentuée tout au long de la première année de suivi de ces patients : - 1,34 log copies/106 cellules à 12 mois. « L’un des grands enjeux actuels de la prise en charge des personnes séropositives, vise à réduire les réservoirs tout en favorisant la reconstitution immunitaire », commentent les spécialistes. Dans OPTIPRIM on obtient une réduction des réservoirs viraux « dont l’ampleur et la rapidité n’avaient encore jamais été observées jusqu’à présent ». Le Pr Christine Rouzioux (laboratoire de virologie, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris) renchérit : « Réduire la taille des réservoirs de façon importante permet une reconstitution immunitaire à des niveaux quasi normaux. Un bénéfice qui s’observe non seulement en primo-infection, mais aussi au début de la phase chronique de l’infection ».
Vers la rémission fonctionnelle ?
L’étude clinique VISCONTI, dirigée par le Dr Laurent Hocqueloux, (Orléans), montre l’avantage de traiter alors que l’immunité est conservée et les CD4 ≥ 500/mm3, avec là aussi une meilleure attaque des réservoirs du VIH. Les 309 patients inclus, présentant un contrôle virologique sous antirétroviraux, ont été stratifiés selon le nombre des CD4 et suivis pendant 4 ans. À ce terme, on observe que les réservoirs du VIH sont significativement plus faibles chez les patients qui ont été traités plus tôt dans le cours de l’infection, dont l’immunité est la moins dégradée (CD4 ≥ 500/mm3), et que leur reconstitution immunitaire est la plus rapide et la plus prononcée.
Un traitement le plus précoce possible pourrait également avoir un intérêt supplémentaire, indique le Pr Jean-François Delfraissy (directeur de l’ANRS) : « Compte tenu de la baisse importante des réservoirs dans les deux études, il n’est pas exclu qu’une rémission fonctionnelle, c’est-à-dire un contrôle prolongé de l’infection sans traitement, puisse à terme être obtenue chez les patients traités de façon précoce. C’est en tout cas dans cette voie qu’il faut désormais mener de nouvelles recherches. »
Par ailleurs, pour les spécialistes, avec la diminution observée des réservoirs sous traitement précoce, on peut s’attendre à réduire encore davantage le risque de transmission sexuelle et contribuer ainsi à limiter l’épidémie.
* Études présentées à la Conférence Internationale de l’IAS « Pathogenèse du VIH, traitement et prévention » (Kuala Lumpur).
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