Pour bien dormir, il faut s’entraîner… Urgonight propose un programme d’entraînement pour aider l’utilisateur à produire les ondes cérébrales associées au sommeil. Le système repose sur la technique du neurofeedback. Urgonight combine un casque équipé d’un appareil de mesure encéphalographique et une application sur smartphone. Le premier mesure en temps réel l’activité des ondes cérébrales et transmet le signal à l’application. L’enjeu consiste à produire par la concentration les « bonnes » ondes, en s’aidant des animations graphiques affichées à l’écran du téléphone.
Selon le fabricant de l’appareil (Urgotech, groupe Urgo), un entraînement régulier (20 minutes, 3 fois par semaines pendant 3 mois) peut conduire à réduire de 40 % le temps d’endormissement et les réveils nocturnes de 53 %. En phase finale de développement, Urgonight devrait être disponible sur le marché dans le courant de l’année.
L’avis du Dr Olivier Pallanca, psychiatre neurophysiologiste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (service de neurophysiologie).
« Aucune étude scientifique ne démontre encore l'efficacité de ces produits »
Le neurofeedback repose sur la possibilité de mettre en évidence un état cérébral représentatif d’un état physiologique. Par exemple, le fait d’être relaxé est associé à une émission d’ondes alpha. L’idée, c’est de renvoyer à la personne une représentation de l’état dans lequel il se trouve et de le pousser à modifier son état intérieur par ce retour extérieur.
C’est une technique que nous utilisons à l’hôpital pour corriger les troubles attentionnels. Mais on ne sait pas si le neurofeedback est efficace pour améliorer le sommeil durablement. Les études qui ont été menées en double aveugle ne le démontrent pas.
Les appareils comme Urgonight doivent encore faire la preuve de leur efficacité. Même s’ils permettent à un utilisateur de changer d’état physiologique, il est difficile de savoir si un entraînement régulier permet d’améliorer durablement le sommeil. Cela peut très bien marcher sur certaines personnes, et produire un effet contraire sur d’autres. La base scientifique existe, mais aucune étude ne démontre que cela fonctionne et que c’est réplicable.
Je crois que l’avenir de ces appareils de neurofeedback passe par un partenariat plus étroit avec le monde médical. Il faut les utiliser dans le cadre d’un véritable suivi thérapeutique, avoir la possibilité de les paramétrer en fonction des individus. Par rapport à d’autres produits, Urgonight a un avantage. Vous n’êtes pas obligé de porter le casque durant la nuit, cela ne risque pas de perturber votre sommeil. Le fait de prêter trop d’attention à son sommeil peut en effet devenir un problème en soi.
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