Faut-il cohabiter avec le virus ou adopter une stratégie « zéro Covid » comme le préconise récemment un collectif de médecins, économistes et politiques de toute l’Europe dans un plaidoyer récemment publié ? La question se pose même en Italie, qui vient pourtant d'alléger les mesures de restriction le 1er février en rouvrant bars, restaurants et musées. Le groupe Italian Renaissance Team contre le Covid-19, qui regroupe 1 150 représentants des milieux académiques, institutionnels et industriels, demande un tour de vis au gouvernement.
Dans une tribune adressée au nouveau président du Conseil, Mario Draghi, et au ministre de la Santé, Roberto Speranza, ce collectif brosse un état des lieux inquiétant. Selon les experts, « les variants du SARS-CoV-2 étaient présents dans 88 % des régions observées récemment par les chercheurs de l’Institut supérieur de la santé (ISS), du ministère de la Santé et de la Fondation Bruno Kessler dans le cadre d’une étude sur les mutations du virus ». Le collectif souligne aussi un autre facteur important : la présence de variants nettement plus infectieux que la souche détectée en mars 2020, dépistée dans seulement 20 % des nouveaux cas de contamination.
Les variants inquiètent
« L’alternance de mesures, comme le confinement et le déconfinement, adoptées ces derniers mois n’a pas contribué au rétablissement de la situation. Aujourd’hui, nous sommes tous engagés dans une course contre la montre pour protéger les populations contre le virus et ses mutations qui peuvent réduire l’efficacité des prophylaxies », note le collectif.
Le premier objectif est de créer un réseau pour observer les variants du SARS-CoV-2 et intervenir rapidement au niveau des foyers. Pour le Pr Francesco Broccolo, virologue de l’université de Milan et membre du collectif, « cette opération permettrait de vérifier l’impact des variants sur les différentes plateformes de diagnostic de laboratoire et les tests de dépistage rapide sur la population ».
Confinement, masques FFP2, dépistage de masse
L’idée d’un nouveau confinement à l’échelle nationale, une mesure « chirurgicale nette », est aussi évoquée. Un scénario récusé par certains virologues comme le Pr Francesco Vaia, directeur sanitaire de l’hôpital Spallanzani, l’équivalent italien de l’institut Pasteur, le scientifique faisant valoir l'argument de la reprise économique.
Les autres mesures préconisées concernent le port obligatoire du masque FFP2 dans les lieux fermés (celui de filtres nasaux est conseillé), le dépistage de masse via un test PCR ou antigénique rapide de troisième génération. Les mesures de restrictions doivent être « circonscrites selon les régions, chirurgicales et circonstanciées ».
Le collectif réclame aussi un effort important au niveau de la campagne vaccinale qui piétine dans plusieurs régions en raison de la pénurie de doses. Enfin, une remise à niveau des protocoles thérapeutiques avec « la distribution des anticorps monoclonaux (mAb) spécifiques contre le SARS-CoV-2 et des anti-inflammatoires non stéroïdes qui bloquent la tempête de cytokines, dans tous les dispensaires italiens », note pour sa part le Pr Carlo Centemeri, spécialisé en pharmacologie clinique et fondateur du collectif Italian Renaissance Team.
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