Après avoir été l'une des premières enseignes à diffuser le Nutri-Score, Intermarché annonce sa volonté de supprimer d'ici 2020 quelque 140 additifs (sur 400 sur le marché Français). Conséquence : près de 900 recettes devront être révisées...
Pour ce chantier, le distributeur s'est aidé de Yuka, une application qui note les aliments en prenant en compte à 60 %, le Nutri-Score, à 30 %, la présence d'additifs et à 10 % celle du bio. Selon l'« Usine Nouvelle », Intermarché demande à ce que les produits affichent un score Yuka supérieur à 50 sur 100, seuil sous lequel l'application propose automatiquement au client une alternative. Chaque fournisseur peut obtenir son score Yuka avant même que la recette ne soit totalement finalisée, afin de la réajuster.
Important de jouer aussi sur la qualité nutritionnelle, selon le Pr Hercberg
« On ne peut que se réjouir que les industriels s'engagent à diminuer le recours aux additifs, mais il est important aussi de jouer sur la qualité nutritionnelle des produits » réagit auprès du « Quotidien » le Pr Serge Hercberg, président du programme nutrition santé et promoteur du Nutri-Score, le logo à 5 couleurs qui tient compte des nutriments dont la consommation excessive nuit à la santé (sel, sucres, acides gras), et des nutriments sains (fruits, légumes, fibres, protéines, etc).
Aucun score scientifique ne prend en compte, à lui seul, la qualité nutritionnelle d'un aliment, ses additifs, son degré de transformation ou encore la présence de pesticides ou d'ingrédients bio. « Les travaux manquent sur les additifs, on sait peu de choses sur les effets dose et cocktail », explique le Pr Hercberg. De même, les liens entre aliments ultra-transformés et risques de cancer de sein ou cardio-vasculaire commencent tout juste d'être explorés...
Mais l'expert ne joue pas les rabat-joie : malgré l'absence d'ambition scientifique de l'application, Yuka a le mérite de sensibiliser consommateurs et industriels.
Quant au Nutri-Score, 140 industriels et distributeurs l'ont déjà adopté en France ; il s'est même implanté en Belgique et en Espagne. Une initiative citoyenne européenne a été lancée avant l'été pour demander à la Commission européenne d'imposer ce logo sur les produits alimentaires (ce qu'elle ne peut pour l'instant pas faire). Elle affiche pour l'heure près de 61 000 signatures. L'objectif : 1 million (dont 200 000 en France) au printemps 2020.
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