LE SÉNAT a adopté à l’unanimité une proposition de loi destinée à suspendre la commercialisation de biberons produits à base de bisphénol A (BPA). Le texte proposait à l’origine l’interdiction de cette molécule dans tous les plastiques alimentaires mais un amendement l’a restreint aux biberons.
Récemment, l’Agence de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a reconnu que certaines études donnaient des « signaux d’alerte », tandis que l’Agence américaine de sécurité des aliments et des médicaments (FDA) soutient l’initiative des industriels américains de ne plus utiliser de BPA dans les récipients contenant des aliments pour bébés. De nombreuses communes ont déjà suspendu l’utilisation de ces biberons dans leurs crèches comme Paris ou Besançon.
La proposition de loi doit encore être inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour pouvoir poursuivre son parcours parlementaire. Tout en se déclarant « plutôt favorable » à l’amendement, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot a cependant invité les sénateurs à « réfléchir à deux fois avant d’interdire » le bisphénol A dans les plastiques alimentaires. « Il est indispensable de fonder nos décisions sur des éléments objectifs, ce qui suppose de se donner un peu de temps pour réunir ces éléments », a-t-elle précisé, évoquant des études de l’INSERM et de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) actuellement en cours. « Aucun pays au monde n’a pris de mesure d’interdiction », a-t-elle ajouté.
L’Association Santé Environnement France (ASEF), qui réunit plus de 2 500 professionnels de santé en France, salue l’interdiction votée par les sénateurs. Une satisfaction partagée par le Réseau environnement santé (RES), lequel se réjouit également de la demande formulée auprès du gouvernement d’établir un rapport faisant l’état des lieux des données scientifiques sur les perturbateurs endocriniens début 2011. Selon André Cicolella, porte-parole du RES, « les sénateurs ont fait un grand pas en avant en accréditant les études scientifiques qui prouvent la toxicité du BPA lorsque les nourrissons y sont exposés par la contamination alimentaire, notamment via les biberons. C’est une première étape au niveau national ».
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