Alors que les derniers chiffres confirment le ralentissement de la contagion et du nombre de décès quotidiens, le gouvernement italien s’apprête à lever le confinement le 4 mai prochain. La stratégie de sortie qui sera dévoilée d’ici la fin de la semaine prévoit un déconfinement progressif et le lancement d'un dépistage de masse pour éviter une deuxième vague.
À la mi-avril, le ministère de la santé et dans la foulée, plusieurs régions, a donné son feu vert aux tests sérologiques dans le public et dans le privé. « C’est une bonne décision car le dépistage de masse peut nous aider à comprendre comment fonctionne l’immunité, si le virus de la SARS-CoV-2 est sujet comme d’autres coronavirus à des mutations et si par exemple, il faudra vacciner la population une fois par an ou si une dose unique conférera une protection à vie comme pour le virus de l’hépatite B », explique le Dr Patrizia Russo, biologiste médicale spécialisée en pathologie clinique.
Secteur public et privé
Cette semaine, le ministère de la santé a lancé un appel d’offre pour choisir les kits de tests immunologiques CLIA et ELISA qui permettent de détecter les anticorps neutralisants (IgG) et qui seront effectués dans le secteur public. L’appel d’offre concerne le choix des réactifs qui devront répondre à deux critères importants : une sensibilité supérieure à 90 % et une spécificité supérieure à 95 %. Les instruments devront permettre d’effectuer 120 tests par heure. Les résultats certifiés par les autorités sanitaires seront utilisés pour réaliser une étude épidémiologique.
Dans les laboratoires privés qui devront envoyer une déclaration au ministère de la santé certifiant la qualité de leurs instruments et justifiant leur méthodologie, le scénario est différent. « En l’état actuel et en raison de l’importance de la demande, on manque de réactifs, par ailleurs la stratégie est différente, le public cible la recherche des IgG pour l’étude de la cinétique de la réponse immunitaire tandis que le privé suit les recommandations du médecin ou les indications du patient et donne une réponse plus complète, c'est-à-dire avec des résultats pour les IgG et les IgM », analyse le Dr Russo. Dans le public, les conditions d’accès aux tests de dépistage n’ont pas encore été fixées.
Interprétation des résultats
En cas de test positif (IgM positifs), les résultats seront communiqués par le laboratoire au médecin traitant du patient de manière confidentielle. Le praticien devra alors prescrire un test de dépistage PCR. Un patient négatif (IgG et IgM négatifs), donc exposé à une éventuelle contamination, devra suivre les recommandations de la communauté scientifique, c'est-à-dire porter un masque et des gants, privilégier l’isolement et le télétravail.
En revanche, si les anticorps sont détectés (IgG), le patient a été contaminé et il est désormais protégé. « Les tests moléculaires rapides sont utilisés dans les situations d’urgence en milieu hospitalier et doivent être validés en cas de résultats positifs par un deuxième test toujours moléculaire classique qui permet d’obtenir une réponse en l’espace de quatre heures », ajoute le Dr Russo. Mais l’Italie manque également cruellement de tests moléculaires en raison de l’importance de la demande comme pour les réactifs. Dans ce contexte, ces tests devraient être réservés aux professionnels de santé exposés au risque de contagion et aux patients présentant des symptômes de contamination.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation