Médecine du travail : une visite au bout de cinq ans pour les salariés sans risques ?

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Publié le 29/11/2016
sante au travail

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Crédit photo : S. TOUBON

Les salariés dont la profession ne représente pas de risques particuliers devront voir, après leur visite d'embauche, un médecin ou un infirmier du travail dans un délai « n'excédant pas cinq ans ». C'est ce que prévoit un projet de décret en application de la loi travail dont « le Quotidien » a eu copie, et qui sera examiné jeudi 1er décembre en conseil d'orientation des conditions de travail (COCT).

Les travailleurs dont l'état de santé, l'âge, les conditions de travail ou les risques professionnels auxquels ils sont exposés le nécessitent (notamment les employés de moins de 18 ans, travailleurs handicapés, travailleurs de nuit), bénéficieront, eux, après la visite d'information et de prévention, de modalités de suivi adaptées, « selon une périodicité qui n'excède pas une durée de trois ans »

Les syndicats opposés 

Les postes à risques particuliers, enfin, sont définis comme ceux exposant les travailleurs « à l'amiante, au plomb, aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, aux agents biologiques, aux rayonnements ionisants et au risque hyperbare ». Ces travailleurs auront, après l'examen médical d'embauche, un renouvellement de visite effectuée par le médecin du travail, selon une périodicité « qui ne peut être supérieure à quatre ans », précise le texte. Une visite intermédiaire est effectuée par un médecin ou un infirmier au plus tard deux ans après cette visite avec le médecin du travail.

FO et la CFE-CGC, deux syndicats représentatifs de la profession, ont annoncé qu'ils ne donneraient pas leur aval à ce décret. « Nous travaillons pour raboter les éléments les plus provocants », précise le Dr Bernard Salengro (CFE-CGC). « Les salariés non à risque et non rattachés à un risque auront une visite au maximum cinq ans après leur première visite et c’est tout ! Certains salariés ne rencontreront jamais le médecin du travail et ne bénéficieront que d’une seule visite », fustige le Dr Salengro.

FO prévient que ce schéma « ne permettra pas la détection de risques émergents et ne favorisera pas une relation de confiance ».


Source : lequotidiendumedecin.fr