Il y aurait une perte de chance à ne pas reprendre une activité physique adaptée (APA) pour les personnes souffrant d'une pathologie chronique et les personnes âgées dès cette période de déconfinement, interpelle le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) dans un avis publié ce 7 juillet, qui précise les précautions à prendre alors que le SARS-CoV-2 est toujours en circulation.
Certes, les malades chroniques sont plus à risque de développer des formes graves de Covid-19. Après un confinement qui a pu être synonyme de sédentarité et dérèglement alimentaire, la période actuelle doit être l'occasion de reprendre une APA, encourage le HCSP.
« Il convient de rappeler aux patients d’une part que la pratique d’une activité physique modérée et régulière améliore les capacités de défense du système immunitaire et d’autre part qu’une pratique d’APA ne présente pas de risque pour leur santé mais au contraire est toujours bénéfique pour celle-ci », lit-on.
Respect des mesures barrières et masque médical
La reprise d'APA doit être précédée d'une évaluation des capacités fonctionnelles des patients (test de marche de 6 minutes et de force de préhension ou équivalents au minimum), eu égard à la fragilité de ces patients susceptibles de présenter des décompensations médicales brutales à type de défaillance respiratoire, de complications thromboemboliques et/ou cardiovasculaires.
Le HCSP rappelle l'importance de respecter les mesures barrières, notamment dans les salles (distance physique, gestes barrières, hygiène des mains et port de masque…), et suggère que le responsable de la structure désigne un référent Covid-19 pour les faire respecter.
Il recommande en outre le port d'un masque à usage médical, au lieu d'un masque grand public pour les patients et les encadrants (sauf le temps de la séance, si les mesures barrières sont respectées).
Mais il déconseille des mesures spécifiques pour ce public particulier, afin d'éviter toute stigmatisation. Il n'identifie pas non plus de règles spécifiques pour les Maisons sport santé.
Reprise du travail envisageable pour les personnes vulnérables
Dans un second avis, le HCSP considère que la reprise d’une activité professionnelle pour les personnes à risque de forme grave est envisageable en présentiel, lorsque le télétravail n'est pas possible, sous réserve du respect strict des mesures barrières, comprenant le port d’un masque à usage médical, le renforcement de l’hygiène des mains et le respect de la distanciation physique.
« Le risque d’être exposé au SARS-CoV-2 n’est pas supérieur en milieu professionnel que le risque encouru en population générale - lors des activités privées (rassemblement familial, courses…) ou dans les transports en commun », observe le Haut Conseil.
Le médecin du travail peut néanmoins prononcer une éviction professionnelle si les conditions d’une reprise du travail en sécurité ne sont pas remplies.
Et si le télétravail est possible, il doit être privilégié, indique le HCSP.
Quant aux soignants à risque de forme grave, le HCSP leur suggère de respecter les gestes barrières, de se déclarer à leur service de santé au travail afin d’évaluer les possibilités d’aménagement de leur poste, de ne pas exercer dans des unités Covid et d'éviter les contacts avec les personnes ayant une suspicion ou un diagnostic de Covid-19.
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