« La réforme de la dépendance sera prête d’ici la fin de l’année », déclarait François Hollande fin janvier. Les 3 rapports qui sont rendus ce lundi matin au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, entouré de Michèle Delaunay et de Marisol Touraine, serviront de base au travail de concertation à venir avec les associations, syndicats, et les conseils généraux.
Les 4 rapports rendus sous la précédente majorité ont fait la part belle au financement, à travers les groupes « enjeux démographiques et financiers de la dépendance » piloté par Jean-Michel Charpin et« stratégie pour la couverture de la dépendance », mené par Bertrand Fragonard.
La nouvelle majorité a choisi un autre éclairage. « Il ne faut pas que l’arbre de la dépendance cache la forêt du vieillissement : il faut s’interroger sur l’adaptation de la société aux personnes âgées d’aujourd’hui et de demain » explique au « Quotidien » Luc Broussy, qui fut le « monsieur dépendance » de l’équipe de campagne de François Hollande.
Prévention du vieillissement, adaptation de la société, et accompagnement des personnes âgées : tel est donc le triangle d’or de la réforme socialiste, dont le premier volet a été confié à un médecin. Le Dr Jean-Pierre Aquino, gériatre et président du Comité « Avancée en âge », a été chargé de tracer un état des lieux des actions de prévention, individuelle et collective, et de proposer des pistes de coordination entre les différentes instances qui se chevauchent parfois.
Logement, quartier, ville.
Le Conseiller général du Val d’Oise, Luc Broussy, fournit « un rapport panoramique » (selon ses mots) sur l’adaptation de la société au vieillissement, en évoquant d’abord la question des lieux de vie. Il propose un diagnostic « habitat mobilité » à 75 ans pour que les personnes anticipent d’éventuelles adaptations de leur domicile, voire un déménagement. Il suggère de définir les endroits où il fait bon vieillir et d’en faire des zones où le mobilier urbain serait adapté, et où pourrait s’imposer un quota de 20 % de logements accessibles. Les commerçants, essentiels au tissu social, pourraient acquérir un label « solidarité ».
Création de maisons départementales de l’autonomie.
En matière de mobilité, Luc Broussy propose l’instauration de permis limités (ville et jour par exemple) pour que les personnes âgées puissent conduire plus longtemps. Il mise aussi sur les gérontechnologies et les campagnes d’information pour vanter les métiers liés au vieillissement (350 000 devraient être créés entre 2010 et 2020).
Dernière proposition marquante, Luc Broussy suggère la transformation des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) en maisons départementales de l’autonomie (MDA), avec une mutualisation des équipes et des moyens, pour offrir aux usagers un guichet unique « et supprimer toutes leurs angoisses ».
Solidarité québécoise.
La députée de la Charente Martine Pinville s’est rendue à Québéc, Madrid (Espagne) et Stockholm (Suède) pour comparer leurs approches de la fragilité et de la prévention. Sa préférence va au modèle Québécois. « La Suède décentralise au niveau des communes : cela offre une proximité plus forte. Mais l’inconvénient est qu’il existe des inégalités d’accompagnement en fonction des territoires. À Madrid, il existe une maison de l’autonomie, où la personne peut venir, l’organisation est régionale. J’ai surtout beaucoup aimé le Québec, car l’approche du vieillissement est globale et citoyenne. On regarde une personne, et pas une tranche d’âge », explique-t-elle au « Quotidien ». Pour elle, la politique de l’avancée en âge aurait tout à gagner en s’inspirant de ce qui existe pour les enfants : multiplicité des structures (crèches, haltes garderie...) et référents dans les conseils généraux. « En France, il nous manque un parcours, du lien pour les personnes âgées », estime-t-elle.
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