« EN MATIÈRE de dons, les Français sont très généreux pour les causes humanitaires », constate le Pr François Richard, ancien chef du service d’urologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et professeur à l’Université Pierre et Marie Curie. Mais, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, les dons ne franchissent que très peu les portes des hôpitaux. Et pourtant, face aux progrès rapides de la robotique chirurgicale, les investissements deviennent de plus en plus lourds.
« Notre problème, c’est le décalage entre les besoins et les budgets des hôpitaux publics », regrette le Pr Richard qui souhaite mobiliser le grand public. « La chirurgie d’aujourd’hui est de moins en moins invasive. Les technologies utilisées dans les blocs permettent aux patients de mieux récupérer, plus rapidement », poursuit le chirurgien. L’objectif de son appel aux dons : l’acquisition d’un tout nouveau robot. « L’enjeu est déterminant pour notre service et les patients que nous prenons en charge. C’est également important dans le cadre de l’enseignement et la formation des générations futures. »
Une moindre morbidité.
Depuis les premières interventions réalisées avec l’aide d’un robot de type « Da Vinci » (Intuitive Surgical) début des années 2000, cette technique chirurgicale s’est rapidement répandue surtout au États-Unis et principalement dans le cadre du traitement du cancer localisé de prostate. À ce jour, 80 % des prostatectomies sont réalisées aux États-Unis par technique robot-assistée. En France, l’implantation du nombre de robot Da Vinci est en augmentation. L’implication de la chirurgie robotique dépasse actuellement la prostatectomie totale (qui reste néanmoins l’intervention la plus réalisée) et s’applique également à l’ensemble des chirurgies de haute précision réalisées par laparoscopie, néphrectomies partielles, cystectomies, traitement des syndromes de la jonction pyélo-urétérale, néphrectomies pour donneur vivant de rein etc… « La comparaison des prostatectomies robotisées vs laparoscopiques vs ouvertes nous a notamment permis de mettre en évidence une nette diminution de la durée d’hospitalisation (respectivement : 4,4 ; 6,1 et 7 jours). L’approche robotisée permet de faire une chirurgie plus précise, de diminuer le risque de marges chirurgicales positives tout en minimisant la morbidité post opératoire avec une continence complète à 3 mois chez 94 % des patients opérés et de 97,5 % à six mois. Ces excellents résultats nous poussent à proposer cette technique chez les patients relevant d’un traitement chirurgical d’un cancer localisé de prostate », explique le Pr Richard. « Ces résultats sont encore plus importants en ce qui concerne la chirurgie rénale conservatrice pour tumeur avec une durée moyenne de séjour en chirurgie classique de 7,8 jours pour 3,8 jours pour les patients opérés sous robot ».
L’activité de chirurgie robotique, qui a débuté en 2004 dans le service, est en constante augmentation et à ce jour près de 1 000 patients ont été opérés avec l’aide du robot Da Vinci. Le service, qui entend développer une plateforme de robotique, prend déjà part au Diplôme Interuniversitaire de chirurgie robotique organisé en collaboration avec le service de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière.
Le nouveau robot que le service souhaiterait acquérir permettrait, grâce à un système à 4 bras (trois instruments + une caméra), de réaliser un plus grand nombre d’interventions et surtout « d’économiser » un aide opératoire. Par ailleurs, grâce à sa double console, il facilite la formation des chirurgiens. Reste au Pr François Richard de trouver des fonds pour le financer.
Pour faire un don, vous pouvez vous adresser à l’association ARUT (Association pour la recherche en urologie et transplantation, loi 1901), au 01.42.17.71.41. ou 71.31.
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