Le médecin généraliste doit savoir organiser le suivi en post-infarctus, connaître ce que l’on peut attendre de la réadaptation cardiaque et savoir poursuivre les actions de prévention et d’éducation du patient. Il est essentiel de savoir dépister l’inobservance et de contrôler les facteurs de risque. Aux Entretiens de Bichat, qui se sont ouverts jeudi pour 3 jours à Paris (du 8 au 10 octobre), les Dr Marie-Christine Iliou et Pascal Cristofini (Service de réadaptation cardiaque et prévention secondaire, hôpital Corentin-Celton, Issy-les-Moulineaux) ont fait le point.
Grâce aux progrès réalisés dans le domaine du traitement de l’infarctus du myocarde en phase aiguë, les séquelles myocardiques sont moindres, le pronostic immédiat est amélioré et une sortie plus précoce de l’hôpital est possible. Toutefois, l’amélioration du pronostic à moyen et long terme nécessite une prise en charge de la maladie athéroscléreuse, des facteurs de risque cardio-vasculaires et des conséquences psychosociales de l’accident aigu.
La réadaptation cardiaque s’inscrit dans cette démarche. Sa prescription et sa réalisation font même partie des indicateurs de qualité de la Haute Autorité de santé. Cet indicateur concerne le système hospitalier bien entendu, mais aussi le cardiologue et le médecin généraliste du patient.
Aussi efficace que les traitements médicamenteux.
Comme le précise l’OMS, la réadaptation cardiovasculaire permet d’influencer favorablement le processus évolutif de la maladie. Elle permet également l’évaluation des patients et améliore les capacités d’effort et la qualité de vie. La prise en charge des facteurs de risque et du style de vie peut également être mise en œuvre dans le cadre de cette réadaptation. Elle permet enfin de commencer le programme d’éducation thérapeutique.
Plusieurs études randomisées, méta-analyses et registres font état d’une baisse de 20 à 30 % de la mortalité en post-infarctus en cas de réadaptation cardiaque. Les bénéfices de l’entraînement physique sur les facteurs de risque sont bien démontrés. La réadaptation cardiaque a même été considérée comme aussi efficace que les traitements médicamenteux.
Malgré ces bénéfices bien documentés, la réadaptation cardiaque reste sous-utilisée dans la plupart des pays. En France, une étude récente a mis en évidence un taux de participation de 22 %, avec de très fortes disparités régionales et une sous-représentation des femmes et des patients plus âgés. Ce taux de participation est plus important dans des registres nationaux comme FAST-MI, dans lequel il est de 36 %. Ce manque de participation s’explique souvent par une non-prescription médicale. Le rôle du médecin référent est ainsi crucial. Il est le pivot de l’orientation du patient en réadaptation. Le patient demande à être encouragé…
Enfin, en post-infarctus, un quart des patients de moins de 45 ans sont non observants. Le risque de récidive est accru en l’absence de traitement préventif.
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