Dans les populations asiatiques

Diabète : attention au riz blanc

Publié le 13/12/2012
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POUR ARRIVER à ce constat, le Dr Qi Sun et son équipe de la Harvard School of Public Health ont analysé les résultats de 4 études prospectives, 2 menées en Chine et au Japon, 2 autres aux États-Unis et en Australie, qui évaluaient l’apport alimentaire en utilisant des questionnaires de fréquence alimentaire. Au total, ils ont réuni les données de 352 384 sujets caucasiens et asiatiques suivis pendant une durée de quatre à vingt-deux ans.

Alors que tous étaient indemnes de diabète à l’inclusion, 13 284 nouveaux cas de diabète de type 2 ont été dénombrés au cours du suivi. Le riz est un aliment consommé depuis environ 8 000 à 9 000 ans et ce sont les habitants de la région de Yangtze en Chine qui ont été les premiers à le cultiver. Aujourd’hui, le riz est l’aliment de base de près de la moitié de la population mondiale (Chine, Japon, Inde), mais au fil du temps, le riz blanc a progressivement remplacé le riz complet. Bien que, selon les variétés, l’indice glycémique du riz blanc dépend du temps de cuisson, de la teneur en amylose, des différents procédés de raffinage, sa valeur reste plus élevée que celle du riz brun : les valeurs moyennes de l’indice glycémique sont 64 pour le blanc et 55 pour le brun. De plus avec le raffinage, le riz perd des sels minéraux et presque la totalité de ses fibres.

Un risque accru de 25 % en moyenne

Analysant la consommation de riz blanc des participants et la survenue du diabète de type 2, les chercheurs ont mis en évidence un lien entre le risque élevé de diabète et la consommation de riz blanc, risque accru de 25 % en moyenne, avec des différences considérables en fonction des origines des participants.

L’équipe de Qi Sun évalue à 55 % l’augmentation du risque chez les plus grands consommateurs de riz blanc appartenant à des populations asiatiques contre 12 % pour les plus grands amateurs de ce riz dans les pays occidentaux. À l’échelle de la population mondiale, le risque relatif de diabète augmente de 11 % pour chaque portion (environ 70 g de riz blanc pesé cru) supplémentaire consommée par jour, les auteurs précisant que la consommation moyenne dans les pays asiatiques était de trois à quatre portions de riz par jour, contre moins d’une à deux portions dans les pays occidentaux.

Ces résultats sont contestés par certains spécialistes qui estiment que le riz blanc ne peut à lui seul entraîner le développement d’un diabète. Dans les pays asiatiques, les récentes modifications du mode de vie, notamment la baisse de l’activité physique, la diversification de l’alimentation avec plus de produits gras et sucrés responsables d’une augmentation de l’obésité et de l’insulinorésistance sont tout autant si ce n’est plus, susceptibles d’augmenter le risque de développement d’un diabète de type 2.

BMJ 2012;344:e1454 doi:10.1136/bmj.e1454.

Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9206