La piètre année réalisée l’an passé par les généralistes (-0,9 % sur le BNC) ne leur a pas fait perdre grand-chose dans la hiérarchie des revenus des médecins libéraux, toujours dominée par les anesthésistes.
Selon les statistiques 2018 de l’UNASA, les quelque 18 000 généralistes affiliés à ces AGA ont réalisé un chiffre d’affaires de 153 270 € (recettes totales) pour un bénéfice imposable de 87 775 €. Cela situe toujours le généraliste au milieu de la pyramide des revenus de la profession, à la quatorzième place. Il est au-dessus de ses confrères cliniciens dermatologues (82,6 K€), gynécologues médicaux (78,4 K€), rhumatologues (75,6 K€), pédiatres (70 K€), psychiatres (64,1 K€) ou endocrinologues (52,7 K€). Autant de spécialistes qui, en libéral, gagnent donc moins qu’un généraliste en moyenne.
En revanche, en dépit de la revalorisation de la consultation de référence à 25 € et malgré la nouvelle ROSP, le médecin de famille demeure très en dessous de la barre des 100 000 € de bénéfice annuel. Un écart significatif de revenus persiste ainsi avec les spécialités à dominante technique (ou médico-technique) qui campent presque toutes au-dessus de ce seuil. Si l’on excepte les obstétriciens (91,9 K€), c’est évidemment le cas des anesthésistes (182,5 K€), ophtalmologistes (151 K€), chirurgiens généraux (150,1 K€), gastro-entérologues (131,3 K€), cardiologues (131,1 K€), radiologues (109,6 K€), ORL (108,7 K€), stomatologues (107,4 K€) et pneumologues (104,9 K€).
Ainsi, entre l'endocrinologue, lanterne rouge de ce classement des bénéfices, et l'anesthésiste, sur la plus haute marche du podium, les revenus moyens vont du simple au triple. Ils vont du simple au double entre le rhumatologue et le chirurgien général.
À noter que l'ophtalmologue, le gastroentérologue, le radiologue, l'ORL, le neurologue et le dermatologue gagnent chacun une place dans l'échelle des revenus. En revanche, le chirurgien orthopédiste recule de deux places.
Attention cependant : les BNC issus des AGA sont traditionnellement légèrement supérieurs aux résultats de l'ensemble de la profession (compilés par la CARMF). Il s’agit également de revenus moyens. Ainsi, pour les généralistes, le quart le moins fortuné de la profession émarge à un niveau de bénéfice (38,1 K€) proche de la moyenne des kinés (40,7 K€) et inférieur à celle de l’infirmière libérale (45 K€). Inversement, le quart le mieux loti (151,7 K€) gagne autant que la moyenne des ophtalmologistes.
Les chiffres de l’UNASA dont nous faisons état sont basés sur les déclarations de 496 anesthésiste-réanimateurs, 1014 ophtalmologues, 794 Chirurgiens Généraux, 210 orthopédistes, 403 gastro-entérologues, 994 cardiologues, 551 radiologues, 449 ORL, 148 stomatologistes, 382 angiologues, 252 pneumologues, 161 neurologues, 761 gynéco-obstétriciens, 17 855 généralistes, 720 dermatologues, 386 gynéco-médicaux, 441 rhumatologues, 109 médecins biologistes, 743 pédiatres, 1216 psychiatres et 173 endocrinologues.
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