Dans la maladie de Parkinson

La neurostimulation envisagée plus tôt

Publié le 19/12/2013
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LA NEUROSTIMULATION du noyau sous-thalamique est recommandée au stade avancé de la maladie de Parkinson pour traiter les fluctuations et les dyskinésies rebelles au traitement médical. Généralement réalisée 11 à 13 ans après le début de la maladie, elle améliore les symptômes moteurs et la qualité de vie, cependant bon nombre de patients sont à ce stade handicapés par d’autres symptômes notamment cognitifs.

WMM Schuepbach et coll. (Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière, CHU Pitié–Salpêtrière, Paris) ont cherché à savoir si une neurostimulation plus précoce pouvait être bénéfique.

EARLYSTIM.

L’étude EARLYSTIM a donc été mise en œuvre chez 251 patients atteints de la maladie de Parkinson et ayant des complications motrices depuis moins de 3 ans. Ils ne présentent pas de démence, de dépression majeure avec idées suicidaires, ni de psychose. Ces patients sont plus jeunes et ont une durée de maladie plus court que dans les précédentes études sur la neurostimulation. Ils ont été aléatoirement assignés à la neurostimulation associée au traitement médical, ou à un traitement médical seul.

Par comparaison avec les patients du groupe assigné au traitement médical seul, la neurostimulation a été associée à une amélioration de la qualité de vie, des symptômes moteurs en période off, au cours de laquelle les médicaments ne maîtrisent plus les symptômes, les activités de la vie quotidienne, les complications motrices induites par la levodopa et le temps quotidien de mobilité sans dyskinésie. Ainsi, ces patients jeunes sous neurostimulation ont une meilleure qualité de vie, un meilleur fonctionnement social et une meilleure mobilité.

Dans un éditorial, CM Tanner (Université de Stanford, Californie) précise que la neurostimulation du noyau sous-thalamique, pourrait permettre une seconde lune de miel pendant de nombreuses années chez des patients fonctionnels soigneusement sélectionnés (2).

(1) Schuepbach WMM, et al. Neurostimulation for Parkinson’s Disease with Early Motor Complications. N Engl J Med 2013;368(7):610–22.

(2) Tanner CM. A Second Honeymoon for Parkinson’s Disease? N Engl J Med 2013;368(7):675–6.

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9290