Prix de l’organisation des soins

Le Dr Pierre Frances réinvente la fin de vie avec les infirmiers

Publié le 04/10/2013

Regroupez un généraliste et un infirmier et vous obtiendrez un binôme étonnant composé du Dr Pierre Frances et de l’infirmier Cees Dek. A eux deux, ils font la démonstration que l’interprofessionnalité est vraiment l’avenir de la médecine de ville. Ce n’est pas un hasard si leur projet de prise en charge en soins palliatifs à domicile fonctionne depuis treize ans. « Face à la demande de nos patients démunis lorsque l’un de leurs proches revenait à domicile en phase terminale, nous nous sommes organisés pour que la personne puisse être soulagée de manière correcte chez elle », argumente le généraliste de Banyuls-sur-Mer. Dans ces zones reculées où il est difficile d’organiser la permanence des soins, l’originalité de ce projet réside dans la volonté d’assurer une présence médicalisée à domicile – 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 – où l’infirmier est le coordinateur de l’équipe et non plus le médecin. « Les infirmiers ont beaucoup d’intuition et, bien souvent, ils connaissent mieux l’environnement du patient que nous », reconnaît le Dr Frances. Ici, c’est la confiance entre les professionnels de santé qui a permis de mettre en marche une « délégation des tâches ». Si, au début, l’exercice s’est révélé difficile pour le généraliste de « laisser quelqu’un d’autre prendre les décisions », c’est désormais devenu naturel. « On s’appelle régulièrement pour se tenir informés. Il y a un compte-rendu de tout ce qui se passe », assure le Dr Frances. Le duo souhaiterait maintenant s’agrandir et créer un pôle de santé « pour avoir la possibilité d’échanger nos données via l’informatique ».

*Généraliste installé à Banyuls-sur-Mer (66)

Source : lequotidiendumedecin.fr