En présence de leucorrhées, l'enjeu est de ne pas méconnaître une infection génitale et/ou une infection sexuellement transmissible (IST). En dehors de circonstances particulières (accouchement, avortement, pose de stérilet), les principaux germes impliqués dans les infections génitales basses avec leucorrhées sont C. trachomatis N. gonorrhœæ, M. genitalium et probablement M. hominis et M. urealyticum. Les autres agents infectieux sont les levures du genre Candida, G. vaginalis, Trichomonas, ainsi que certains germes pyogènes (staphylocoque, streptocoque, colibacille) et anaérobies. « Les germes en cause se répartissent de façon variable en fonction de l’âge des patientes, précise le Pr Graesslin (gynécologue, CHU de Reims), avec une nette prédominance des germes des IST chez les patientes les plus jeunes. Les IST (dont gonococcies et syphilis) sont d'ailleurs en recrudescence dans les populations à risques, et l'on constate également l'émergence d'infections à M. genitalium. »
Les indications du prélèvement vaginal
Les données cliniques (aspect des leucorrhées, abondance, odeur, signes associés tels qu'un prurit, un aspect inflammatoire des muqueuses génitales, des métrorragies, des douleurs pelviennes, une fièvre) gardent une grande valeur d'orientation, certaines étiologies pouvant être identifiées par le seul examen gynécologique. Celui ci n'est pas toujours nécessaire, notamment lorsque la clinique est évocatrice et s'il s'agit d'un épisode isolé. En revanche, le diagnostic microbiologique est utile en cas de suspicion d'infection génitale haute ou d'IST, de l’échec d'un premier traitement ou de récidives des leucorrhées, ou encore de présence d'une urétrite chez le partenaire.L'ordonnance précisera si l'examen doit rechercher des germes autres que ceux retrouvés en bactériologie standard : Chlamydiae trachomatis, mycoplasmes, Neisseria gonorrhœæ. L'examen microbiologique standard inclut l'étude de la flore de Doderlein ainsi que la recherche de Trichomonas, de G. vaginalis et des levures.
Quels autres examens ?
Si l'on suspecte une infection génitale haute (IGH) et/ou une IST, certains examens sanguins sont indiqués : NFS, CRP, et sérologies HIV, de l'hépatite B, TPHA, VDRL. La sérologie de l'infection à C. trachomatis n'est pas préconisée pour le diagnostic d'infection génitale haute, et n'a pas d'indication dans les infections génitales basses non compliquées. Par ailleurs, il existe des tests multiplex permettant le dépistage simultané des infections à C. trachomatis et N. gonorrhœæ, à réaliser soit à partir d'un autoprélèvement vaginal chez la femme, soit chez l'homme à partir du premier jet d'urines.
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