Autour de la gonarthrose

Rapprocher médecines conventionnelle et thermale

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Publié le 19/11/2018
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Crédit photo : Phanie

« Par le biais des Journées médicales du Grand Dax, nous souhaitons aider les professionnels de santé à améliorer leurs pratiques et leurs connaissances sur la gonarthrose, mais aussi contribuer à construire de nouveaux liens thérapeutiques autour de cette pathologie », affirme le Pr Patrick Dehail, vice-doyen de la faculté de médecine de Bordeaux et directeur de l’institut universitaire des sciences de la réadaptation de Bordeaux. De fait, pour mieux soigner les patients, les médecines conventionnelle et thermale gagneraient à travailler en étroite collaboration. « Le Pr Mathieu de Sèze et moi avons été sollicités pour réfléchir aux liens possibles entre ces deux types de médecine, mais aussi pour nous pencher sur l’avenir de la médecine thermale et des formations utiles aux médecins et autres professionnels de santé dans le domaine du thermalisme », ajoute le Pr Dehail.

Favoriser une prise en charge collaborative

Spécialistes en médecine physique et de réadaptation, les Prs de Sèze et Dehail affirment porter un regard profane et ouvert sur la médecine thermale. « Nous souhaitons étudier la littérature scientifique sur le thermalisme, et nous pourrons, peut-être, apporter un regard méthodologique complémentaire sur certains travaux qui restent à mener pour que la médecine thermale occupe toute sa place, à côté des soins conventionnels », espère le Pr Dehail. Afin de montrer les liens possibles entre médecines conventionnelle et thermale dans le traitement de la gonarthrose, les deux spécialistes proposent un format spécifique pour cette première édition des Journées médicales du Grand Dax. « La matinée nous permettra de présenter la prise en charge conventionnelle de la gonarthrose, fondée sur l’evidence-based medicine (physiopathologie, chirurgie, imagerie…). L’après-midi sera axée sur l’apport des soins thermaux pour les patients souffrant de gonarthrose, complémentaires à ceux de la médecine conventionnelle. Nous ferons également un point sur les bienfaits démontrés du thermalisme sur la gonarthrose, à travers la littérature scientifique, et sur le travail qu’il reste à effectuer en recherche thermale sur la gonarthrose », précise le Pr Dehail.

Élargir le champ de compétences du thermalisme

Au-delà de l’efficacité escomptée sur les symptômes d’une pathologie donnée, le thermalisme peut apporter des bienfaits plus larges, via une prise en charge globale du patient. « Dans la gonarthrose, par exemple, les études évaluent surtout l’effet antalgique des soins thermaux, ou leur effet sur la diminution de la prise d’antalgiques. Or, la majorité des patients présentant une gonarthrose ont entre 55 et 70 ans : ils commencent à présenter des signes de fragilité (diminution de la mobilité et, parfois, des capacités cognitives). La médecine thermale pourrait également leur apporter des clés pour mieux prévenir la fragilité liée à l’âge, assure le Pr de Sèze, appelant de ses vœux des ateliers de prévention dédiés à cette thématique, par exemple. Nous réfléchissons aux moyens d’élargir le champ de la médecine thermale et de faire en sorte que les effets de la cure thermale sur la qualité de vie des patients puissent se prolonger davantage dans le temps. »

D’après un entretien avec les Prs Patrick Dehail et Mathieu de Sèze (CHU de Bordeaux)

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9703