S'ils n'ont pas encore formulé d'avis ou de rapport sur le dossier des autotests et de leur utilisation, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'intéresse de près à la question des autotests.
« On ne peut pas mettre de côté le fait que les autotests sont une évolution qui va s'imposer de plus en plus à nous. Avec le développement de la e-santé, cela devient une exigence des patients », explique au « Quotidien » le Dr Jean-Marcel Mourgues, président de la section santé publique du CNOM. « Nous ne pouvons pas avoir une attitude conservatrice et oublier qu’une frange de la population est en dehors des circuits de prévention. C'est un chantier à ouvrir », ajoute-t-il.
Avec une prévalence du diabète de type 2 qui augmente de 5 % par an, et touche désormais des personnes considérées sans facteurs de risque important, le développement de l'autocontrôle glycémique parait au Dr Mourgues une évolution intéressante, « à condition qu'elle s'inscrive dans un ensemble de message éducatif autour de la prévention du diabète », comprenant des indications pour aider le patient à apprécier les résultats affichés par le dispositif d'autocontrôle. « C'est aussi un outil important pour permettre aux patients diabétiques de contrôler en temps réel les effets du respect des mesures hygieno diététiques », complète le Dr Mourgues.
Des autotests « problématiques »
Certains autotests sont jugés plus « problématiques », à l'image de ceux prétendant détecter la présence de la Borrelia responsable de la maladie de Lyme. « Quand on sait qu’une sérologie de première intention peut être faussement positive, on se dit que les réactifs de sérologie peuvent poser des problèmes », explique le Dr Mourgues, qui déconseille pour les mêmes raisons le test de sensibilité allergique basé sur la détection des IgE. « On peut avoir des allergies sans IgE augmenté », affirme-t-il.
« Je pense qu'il va falloir examiner les autotests au cas par cas, et établir des fiches de préconisation, mais cela suppose que l'on dispose de davantage d'information sur la fiabilité de ces tests », poursuit le Dr Mourgues. Dans le domaine de la prévention primaire, une difficulté réside dans le fait qu'il n'existe pas de normes pour des valeurs comme le cholestérol total, qui constitue de plus une « information grossière et approximative », selon le représentant ordinal.
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Une évolution qui va s'imposer de plus en plus, selon le conseil de l'ordre
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