« La PACES ce n'est pas un sprint, c'est un marathon », résume Élodie, une étudiante de l'université Pierre et Marie Curie (UPMC-Paris VI) pour son premier jour à la faculté.
Ce lundi 5 septembre, les couloirs de la fac de médecine parisienne grouillent de vie. Plus de 2 400 élèves dont 700 à 800 redoublants font leur rentrée universitaire en première année commune aux études de santé (PACES) afin d'obtenir leur précieux ticket d'entrée en deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique ou kinésithérapie.
Les étudiants sont tellement nombreux à Paris VI qu'au moins quatre amphithéâtres ont été réservés pour leur permettre d'assister au traditionnel discours de bienvenue du Pr Bruno Riou, le doyen de la faculté. Dans l'amphi principal, les néocarabins, silencieux, écoutent attentivement. Certains prennent des notes. « La PACES est hypersélective. Parmi les mentions très bien obtenues lors du baccalauréat, 60 % réussiront après deux ans », assène au micro le Pr Riou, avant de souhaiter bonne chance à tous. Les chances de réussite des étudiants qui ont obtenu mention passable sont minimes. L'assistance encaisse. Certains murmurent timidement un « merci ».
Le Dr Alain Carrié, responsable de la filière PACES à Paris VI, et Farida Khennane, responsable du service de scolarité, prennent ensuite la parole à tour de rôle pour expliquer le déroulement de l'année et tenter de rassurer. Ils savent à quel point l'année peut être difficile psychologiquement et physiquement : « Certains n'arrivent plus à suivre, d'autres ont du mal à faire le deuil de la médecine lorsqu'ils choisissent de se réorienter, d'autres encore ne savent pas vers qui se tourner. Nous sommes présents pour les soutenir tout au long de l'année. »
Une place à tout prix
La recette du succès, elle n'existe pas. Les professeurs prodiguent quelques conseils pour orienter au mieux les élèves : avoir une motivation à toute épreuve, une bonne organisation de travail et gérer son anxiété. Les étudiants ont chacun leur méthode. « Je suis inscrite en prépa privée pour augmenter mes chances de réussite mais aussi au tutorat organisé par la faculté », explique Élodie qui souhaite intégrer le cursus de médecine. « C'est difficile de s'adapter à une nouvelle ville, à la fac et à une charge de travail conséquente en même temps. Il faut en plus maîtriser son stress et son sommeil. Pour l'instant je suis confiante et motivée », poursuit-elle. D'autres élèves n'ont pas attendu la rentrée pour se plonger dans les cours. Ils ont réalisé un stage de pré-rentrée de deux semaines à la fin du mois d'août pour se mettre dans le bain et prendre de l'avance sur leurs camarades.
Prisca est aussi primante à Paris VI mais elle souhaite être kinésithérapeute. Elle juge l'organisation de la première année complexe. « J'ai postulé en Belgique pour éviter de passer par la PACES. L'inscription coûte 200 euros mais le nombre de places est limité et je n'ai pas été tirée au sort. Je stresse », témoigne-t-elle. La jeune femme a 45 minutes de route pour se rendre de chez elle à la faculté. Elle prévoit déjà de relire ses cours dans les transports en commun. « Il faut s'organiser et ne pas faire confiance à n'importe qui. Certains veulent une place à tout prix. J'ai entendu des histoires de vol de disque dur ou de polycopiés déchirés », critique-t-elle.
Les cours en live ou en différé
En plus des révisions intensives et de la forte pression, les étudiants doivent faire face à la surpopulation des amphis. Les métiers de la santé séduisent toujours autant mais les capacités d'accueil restent limitées, surtout en Ile-de-France (voir ci-dessous). « Nous sommes confrontés à l'augmentation du nombre d'élèves réussissant leur bac avec mention et à l'ouverture du numerus clausus pour la kinésithérapie. La tendance est à l'augmentation des inscriptions », détaille le Pr Riou. Pour gérer cet afflux, Paris VI a développé comme d'autres facultés sa plateforme intranet Moodle sur laquelle les étudiants ont accès aux cours en live ou en différé. Cela permet de désengorger les amphis. Les étudiants sont également dispatchés en 48 groupes d'une cinquantaine d'élèves.
Pour s'organiser au mieux et éviter les embouteillages, l'université a aussi développé une application smartphone baptisée « Affluences ». Elle permet aux carabins de connaître le taux de remplissage en temps réel des bibliothèques de la Pitié et de Jussieu. Et de savoir s'il est plus pertinent de réviser à la BU ou chez eux.
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