LE QUOTIDIEN : Quel regard portez-vous sur la mise en route des nouvelles spécialités ?
Pr BENOIT SCHLEMMER : Globalement, la mise en place de la réforme s'est déroulée de manière satisfaisante. Elle reste néanmoins améliorable. Nous conduisons en ce sens un cycle de réunions dans le cadre du comité de suivi afin de recueillir les premières impressions de nos confrères. L'objectif est de discuter des difficultés rencontrées par les spécialités et de procéder aux ajustements nécessaires. Plusieurs points ont retenu notre attention : l'attractivité des différentes spécialités, même s'il faudra attendre deux ou trois ans pour dresser le bilan ; l'offre de formation proposée aux étudiants dans chaque région et dans chaque CHU ; et notre capacité, sur l'ensemble du territoire, pour chaque DES, de répondre aux nouvelles maquettes.
Quelles sont les principales difficultés pour les nouveaux DES ?
Le bilan est positif mais nous sommes en rodage. Dans quelques spécialités comme l'allergologie, la médecine vasculaire ou la chirurgie vasculaire, il y a un décalage entre ce qui est prévu par le ministère et le nombre d'enseignants disponibles, ou encore de lieux de stage.
À ce stade, toutes les régions ne proposent pas une offre de formation équivalente. Il a fallu parfois recourir à des mesures alternatives permettant à l'ensemble des étudiants de suivre une formation de qualité en attendant que les agréments soient octroyés. Nous avons demandé aux doyens, lorsque les maquettes ne pouvaient pas être respectées, d'être pragmatiques et de remplacer un stage de la phase socle par celui de la phase d'approfondissement.
La transition entre l'ancien et le nouvel internat fait l'objet d'une attention particulière. Nous vivons l'année la plus difficile : c'est le démarrage de la réforme pour une génération ! En aucun cas, cela ne doit dégrader la qualité de formation des internes déjà engagés. Nous avons demandé aux ARS de faire preuve de souplesse et, le cas échéant, d'ajouter des postes d'internes dans certains services. Parfois, cela s'est moins bien passé. Il a fallu rappeler que l'ensemble des étudiants doit être considéré avec la même attention.
Quid des prochaines étapes ?
Le portfolio et le contrat de formation sont attendus dans les semaines qui viennent. C'est un travail coordonné avec le ministère, les collèges d'enseignants et l'UNESS [université numérique en santé et sport, NDLR] chargée de la gestion de ces outils.
Un second cycle de réunions de suivi, par groupe de spécialités, est prévu entre mi-novembre et mi-décembre pour réaliser un bilan de la première année de la réforme.
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