Les ateliers et tables rondes proposés lors des Rencontres montrent que de nouveaux enjeux émergent pour les généralistes. Cela va-t-il changer le visage de la formation ?
Dr Agathe Lechevalier : Les jeunes professionnels ne veulent plus seulement de la formation médicale pure mais, par exemple, apprendre à travailler ensemble et réussir à prendre en charge les patients avec les autres professionnels de santé. Ils sont aussi demandeurs de thématiques plus adaptées aux changements sociétaux. Nous avons par exemple un atelier sur la contraception masculine, un sujet qui n’est pas abordé lors de la formation initiale en médecine générale, pourtant les patients et la société nous posent des questions. On peut également penser à la transition de genre, à la PrEP, etc. C’est aussi la beauté du métier de généraliste d’avoir une pratique qui nous ressemble et des sujets de prédilection pour lesquels nous avons envie de nous former davantage. Certains généralistes feront davantage de médecine du sport, d’autres de la gynécologie…
Depuis 2022, les médecins remplaçants n’ont plus accès aux formations DPC. En quoi est-il important pour les remplaçants de pouvoir se former ?
Dr A. L. : Cela pose problème de plusieurs façons. Pour les remplaçants, il n’y a plus de possibilité d’avoir accès à ces formations continues qui sont indépendantes de l’industrie pharmaceutique. De plus, quand on débute son exercice, c’est aussi là qu’il faut prendre de bonnes habitudes, continuer à se former, car on sait qu’au bout de cinq ans, nos connaissances deviennent obsolètes. Si nous n’avons pas dès le départ un entretien régulier de nos connaissances, c’est très difficile de s’y remettre ensuite. Nous continuons donc à travailler sur le conventionnement des remplaçants pour résoudre ce problème. Par ailleurs, la certification périodique va se mettre en place et les médecins vont devoir fournir des preuves de formation. Nous discutons donc avec le Collège de la médecine générale pour que, si nous ne trouvons pas de solutions pour les remplaçants, il y ait des adaptations afin qu’ils ne se retrouvent pas lésés dans leur certification périodique.
Comment la certification périodique fera-t-elle évoluer la formation des médecins ?
Dr A. L. : Pour l’instant, la certification périodique est très floue. Nous espérons justement avoir plus d’informations lors de la session qui aura lieu dans le cadre des Rencontres.
« Les jeunes sont demandeurs de thématiques plus adaptées aux changements sociétaux »
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