La santé, exclue des thèmes officiels du grand débat national ?
Qu'à cela ne tienne, les Français s'en sont saisis d'eux-mêmes. Les très nombreuses contributions sur la plateforme en ligne, dans la catégorie « organisation de l'État et des services publics » en sont la preuve. Les inquiétudes des usagers se cristallisent autour de la désertification médicale, de la situation de l'hôpital public mais aussi du coût des mutuelles.
Sur les déserts médicaux, deux idées émergent : la volonté de « réguler », voire « contraindre » les médecins pour mieux les répartir sur le territoire et le fait que les études médicales seraient « gratuites », et donc les médecins redevables à la société.
« Les études de médecine étant quasi-gratuites en France, il faudrait obliger les jeunes généralistes à exercer les trois à cinq premières années dans la région où ils ont suivi leurs études, là où il y a des besoins », réclame Simde. Même chose pour Vgmy, qui veut imposer un service obligatoire de deux à trois ans pour les spécialités en tension, comme la médecine générale et la médecine du travail, pour compenser « les études gratuites en France ». Plus radical, Mondesfuturs estime qu'il faut transformer le statut des médecins, pharmaciens et infirmiers libéraux en « agents de la fonction publique », accessibles à tous. Anne juge que la santé est un domaine « prioritaire ». Elle appelle de ses vœux la généralisation des maisons médicales pour consulter un médecin sans passer par les urgences et voudrait davantage de spécialistes installés à la campagne.
Management indigne
L'hôpital public est très présent dans les contributions citoyennes. Patrick pointe « des méthodes de management dédiées aux usines de production, indignes de la considération à avoir vis-à-vis du personnel hospitalier ». Tao déplore que les services de santé soient occultés du grand débat alors que « l'hôpital public est détruit, la situation des EHPAD catastrophique, et les infirmiers et aides-soignants privés des salaires mérités ». Même constat pour Florian qui considère qu'il faut plus de personnels hospitaliers « pour leur éviter toute fatigue ».
La santé surgit également là où on l'attend moins, comme dans la rubrique fiscalité, avec les mutuelles. « Bercy » (un pseudo, pas le ministère) pense qu'il faut expliquer que les complémentaires santé « ont un coût de gestion important ». Jerome75 veut carrément supprimer les mutuelles « car l'impression de gratuité qu'elles procurent pousse au gaspillage ». Le faible montant remboursé par rapport au montant cotisé est « en partie responsable de la baisse de pouvoir d'achat constatée par certains », peut-on lire sur le site du grand débat national.
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