En termes de protection sociale, y a-t-il une inégalité entre libéraux et salariés ?
La protection sociale des libéraux est un peu moins bonne mais leurs cotisations sont globalement moins élevées que celles des salariés. Quant aux taux de remplacement, difficile de les comparer… Alors qu’un salarié va cotiser 42 ans, un médecin libéral ne cotisera, lui, que 30 et ses cotisations ne représenteront, en moyenne, que 20 % de ses revenus, alors que pour le salarié, elles s’élèveront à 26 %. Cela explique que le taux de remplacement des médecins libéraux soit moindre. Ce n’est pas anormal : c’est juste mathématique.
Des charges de compensation qui pèsent sur le régime de retraite des médecins ? Trouvez-vous cela normal ?
Je ne suis pas contre le principe, mais je ne suis pas d’accord avec le montant. La compensation nationale est excessive : elle représente 60 % des cotisations du régime de base des médecins libéraux. C’est injuste. D’autant plus qu’elle augmente de manière vertigineuse : en 2011, 607 millions d’euros ont été versés par la CNAVPL au titre de la compensation et 703 millions seront versés pour 2012. Une augmentation d’environ 15 % en un an et demi ! Mais dans ce domaine l’État est maître et tant que les syndicats ne se chargent pas du problème, il ne nous reste plus qu’à nous incliner.
Les médecins de secteur 1 peuvent au moins tabler sur la participation des Caisses…
Il s’agit d’un faux avantage : si la Sécu paye, c’est pour pouvoir demander une contrepartie aux médecins…
En plus, cette participation n’est pas un acquis. Elle est précaire. Avec la réforme de l’ASV, intervenue en 2011, les cotisations vont augmenter de 70 % sur cinq ans et la retraite baissera de 15 %. Si avec la dernière Convention nous en sommes au statu quo – les Caisses continuent de payer les deux tiers des cotisations – ce sera plus difficile dans les années à venir.
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