L’ÉTUDE ECOGEN (Éléments de la COnsultation en médecine GÉNérale) a pour objectif de décrire les motifs de consultation et les procédures de soins (diagnostiques, thérapeutiques, administratives, préventives) associés aux principaux problèmes de santé pris en charge en médecine générale en France. Il s’agit d’une étude transversale multicentrique, réalisée de novembre 2011 à avril 2012, en patientèle de médecine générale. ECOGEN a été conduite par 54 internes, volontaires pour réaliser leur thèse dans le cadre de l’étude, répartis dans 27 facultés de médecine de France, sur 128 lieux de stage. Lors d’un stage chez les praticiens, l’interne était observateur pendant une journée (ou deux demi-journées) par semaine lors des consultations de chacun de ses maîtres de stage. Les internes et les enseignants ont été formés lors d’un séminaire au recueil et à l’analyse des données, afin de s’approprier la classification internationale des soins primaires (CISP-2 Wonca). ECOGEN a permis de constituer une base de données comportant 20 781 consultations exploitables.
Valorisation du métier.
Cette connaissance du contenu de la consultation est un élément essentiel. Elle est nécessaire à la valorisation du métier, à l’heure où la rémunération tend à être définie sur des données objectives.
Toutes les tranches d’âge sont représentées, avec cependant beaucoup d’enfants et de sujets âgés de plus de 70 ans ; les motifs de consultation sont nombreux. En moyenne, 2,2 problèmes de santé par consultation étaient pris en charge par les médecins généralistes. Pour chaque résultat de consultation, le patient a présenté en moyenne 2,6 motifs de consultation (dont 60 % en rapport avec une pathologie chronique : hypertension artérielle, diabète de type 2, troubles psychiques…) et le médecin a engagé 4,7 procédures de soins (2,7 réalisées et 2 programmées : biologie, imagerie…). Seulement 5,5 % des procédures consistaient à un référé au spécialiste. Environ 25 % des consultations étaient en rapport avec un renouvellement ou un suivi de traitement : HTA non compliquée (26,46 %), trouble du métabolisme des lipides (14,24 %), diabète non insulinodépendant (8,72 %), dépression (6,82 %), hypothyroïdie (5,1 %)… Ces consultations de patients généralement plus âgés, sont plus longues et sont le reflet d’une prise en charge globale.
La place de la médecine préventive est importante : dans 13,6 % des cas, le patient ne présentait pas de maladie et le médecin généraliste réalisait de la prévention.
9 patients sur 10 pris en charge uniquement par le MG.
Dans une autre présentation, Thierry Lelong (Dijon) a montré que le recours au spécialiste ne se faisait que dans 11,6 % des cas avec, en premier lieu, un recours au cardiologue (16,45 %), suivi par l’ORL (8,84 %), le gastroentérologue (8,80 %), le dermatologue (8,69 %), le rhumatologue (6,46 %) et l’orthopédiste
(5,05 %). La population adressée aux spécialistes est, dans 57,44 % des cas, âgée de 30 à 60 ans et, dans un tiers des cas, l’envoi est fait dans l’objectif de la réalisation d’une procédure technique.
Le médecin généraliste apparaît ainsi comme le pilier du parcours de soins grâce à sa polyvalence et à sa compétence.
D’après la Session Phare « ECOGEN (Éléments de la COnsultation en médecine GÉNérale) », communications de Matthieu Schuers (Rouen), Alain Mercier (Rouen), Thibault Lelong (Dijon), Julia Marquant (Lille), Celine Alexanian (Rouen) et Matthieu Carron (Nice).
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