Municipaux, départementaux, communautaires, multisites, mobiles… Gérés par une collectivité locale, une association ou un établissement de soin… Le modèle des centres de santé ne cesse de se renouveler, porté à la fois par la nouvelle génération médicale et les initiatives d'élus locaux en mal de praticiens.
De fait, l'exercice salarié et en équipe séduit de jeunes médecins soucieux de s'épargner les tâches administratives et contraintes horaires de l'exercice libéral. Articulé autour des tarifs opposables et du tiers payant, le modèle s'affirme aussi comme une solution solide pour combattre la désertification médicale.
En juillet encore, Olivier Véran a annoncé la création de 60 centres de santé dits « participatifs » pour réduire les inégalités dans les quartiers défavorisés. Une étude de l'IGAS est en cours pour proposer un accompagnement et un budget. Mais certains se sont déjà lancés, comme à Échirolles où fonctionne un centre communautaire autogéré avec cinq généralistes (lire ci-dessous).
En Saône-et-Loire, c'est le département qui a réussi le tour de force de salarier en trois ans plus de 60 généralistes dans son centre multisite. L'Orne et la Corrèze lui ont emboîté le pas. À Givors, le centre de santé associatif a fait le choix de la mobilité en affrétant un bus médical pour atteindre les zones les plus reculées (lire page 4).
Statut national
Mais quid des autres structures plus traditionnelles ? L'Union syndicale des médecins des centres de santé (USMCS) − qui aurait dû organiser son congrès cette semaine avant d'être obligée de le reporter*− s'inquiète. En matière de dotations, elle dénonce une inégalité de traitement par rapport aux maisons de santé libérales. En février, les médecins des centres de santé ont certes été autorisés à recruter des assistants médicaux, mais six mois après leurs collègues libéraux… Désormais, l'USMCS milite pour la création d'un « statut national » pour les praticiens en centre de santé avec une grille de rémunération alignée sur les émoluments de l'hôpital de façon à favoriser l'exercice mixte et la projection dans une carrière.
En attendant, le Dr Frédéric Villebrun, nouveau président de l'USMCS, encourage la diversification du modèle des centres de santé dès lors que ses valeurs sont respectées (lire page 5). Son syndicat s'était battu en vain contre une ordonnance autorisant les structures privées à but lucratif à ouvrir des centres. Une voie qui reste ultra-minoritaire : seulement 10 initiatives issues du privé ont abouti.
* Le congrès des centres de santé a été reporté au 15 et 16 avril 2021
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