Prévues du 31 mars au 7 avril, exclusivement par voie électronique, les élections aux URPS s'annoncent comme un rendez-vous majeur pour la profession. Huit syndicats de praticiens libéraux livrent bataille, traduction d'un paysage médical morcelé. L'enjeu du scrutin est triple : national, politique et régional. Décryptage.
Les médecins libéraux voteront du 31 mars au 7 avril pour désigner leurs représentants au sein des Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Pour la première fois cette année, ils feront leur choix entièrement par voie électronique via un site sécurisé* mis en place par le ministère de la Santé. Alors que les syndicats en lice – CSMF, FMF, MG France, SML, UFML, Avenir Spé/BLOC, Jeunes Médecins, Union collégiale – n'ont jamais été aussi nombreux, ce scrutin s'annonce déterminant.
Le premier test sera le taux de participation. Le contexte sanitaire et le discours critique des leaders syndicaux pousseront-ils les médecins à voter massivement ? Depuis 2000, leur participation s'érode – de 52,7 % il y a 20 ans, elle est descendue à 46 % en 2006, puis 44,6 % en 2010 et 40 % en 2015. Le vote électronique, plus accessible, pourrait inverser la tendance.
Quoi qu'il en soit, ce scrutin recomposera le paysage syndical au plan national (test d'audience, hiérarchie des forces, représentativité) comme dans les grandes régions. Avec un risque de morcellement évident. L'objectif pour les centrales polycatégorielles historiques (CSMF, FMF, SML) sera de résister dans les deux collèges – généraliste et spécialiste – face aux coups de boutoir des syndicats monocatégoriels (MG France, Avenir Spé/Le BLOC) et des nouveaux venus dans la compétition (UFML Syndicat et Jeunes Médecins). La représentativité qui en découlera pourrait bousculer les négociations conventionnelles à suivre mais aussi la gouvernance sanitaire territoriale.
* https://elections-urps.sante.gouv.fr