Neuf petits mois et puis s’en va… Après l’échec de François Bayrou à obtenir la confiance des députés en début de semaine, une nouvelle période d’instabilité politique s’ouvre. Au cours de son discours de politique générale précédant le vote, l’ancien Premier ministre a tenté son va-tout qualifiant la dette publique de plus de 3 400 milliards d’euros d’« insupportable hémorragie » dans un pays dont le « pronostic vital est engagé ». Mais filer la métaphore médicale n’aura pas suffi pour rallier une majorité.
La santé ne sera pas épargnée par cette nouvelle zone de turbulences
Et maintenant ? La France entre dans une nouvelle zone de turbulences et la santé ne sera pas épargnée. Au moment où nous bouclons, Sébastien Lecornu vient d’être nommé à Matignon. Charge à cet ancien ministre des Armées de constituer un gouvernement après consultation des partis. Le profil de celui ou celle qui sera le 9e ministre de la Santé sous les présidences d’Emmanuel Macron n’est donc pas encore connu. D’ores et déjà, le secteur s’attend à devoir faire des efforts, alors que 5,5 milliards d’économies lui étaient demandées dans le plan Bayrou. Du côté de l’hôpital, dès la semaine dernière, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, rappelait l’urgence de « sortir de la navigation à vue et de la politique du rabot », et réclamait une hausse de 3 % des crédits. Côté établissements privés, Lamine Gharbi, patron de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), avertit : « en aucun cas, nous ne voulons revivre l’instabilité de la fin 2024, a fortiori dans un contexte où la campagne tarifaire est annoncée pour début janvier ». La médecine de ville n’est pas plus rassurée, après le report de six mois de certaines revalorisations en juillet et alors que la solidarité territoriale se met en place, que certaines modalités de la quatrième année de DES de médecine générale devaient être intégrées au budget de la Sécu pour 2026…
Sans compter le devenir de certaines réformes et plans. Qu’adviendra-t-il des propositions de loi sur les soins palliatifs et la fin de vie ? Les textes devaient être examinés au Sénat à partir du 7 octobre. Que deviendront le plan obésité qui devait être présenté en septembre, ou la réforme de périnatalité pour laquelle un groupe de travail devait voir le jour ce mois-ci ? Un agenda bousculé par la situation politique, si tant est qu’il ne faille pas repartir de zéro pour certaines stratégies et feuilles de routes…
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