Pierre Gallois nous a quittés le 30 novembre 2021. Perpétuel agitateur d’idées, pionnier de la médecine interne, chef de service à l’hôpital de Mâcon, il a toujours mis en avant la médecine générale et placé la personne et non la maladie au centre de la démarche médicale.
Unanimement reconnu par ses pairs, il fut notamment très actif au conseil scientifique de l’Agence nationale pour le développement de l’évaluation médicale (Andem) à ses débuts. Directeur d’enseignement clinique à la faculté de médecine de Lyon, membre de la commission de médecine générale de cette même faculté, il fut l’auteur de nombreuses études et rapports sur la formation du généraliste et la formation médicale continue et, en 1981, d’un rapport au ministre de la Santé de l’époque sur l’organisation des soins.
Il devint, en 1973, président fondateur de l’Association pour la formation médicale continue (Asformed) puis, en 1978, coprésident fondateur de l’Union nationale des associations de formation médicale et d'évaluation continues (Unaformec), à laquelle il est toujours resté attaché. Il y fut, entre autres, responsable du centre de documentation. Il a participé à la création de la revue Prescrire (directeur de la publication jusqu’en 1987) puis, en 2006, de la revue Médecine.
D’une hospitalité légendaire, il savait aussi se montrer d’une rigueur et d’une exigence absolue sur la lecture et l’analyse des données scientifiques, mises en perspective avec les attentes et les besoins du patient. Ses derniers ouvrages, Mieux soigner : comment concilier le scientifique et l’humain et La Médecine au quotidien… Soigner et prendre soin : le malade autant que la maladie, sont les marques de cet engagement.
Nombreux sont ses amis aujourd’hui dans la peine, qu’il aimait appeler ses complices. Tous savent ce qu’ils lui doivent, notamment l’accompagnement tout au long de ces années dans l’apprentissage de l’analyse et de l’écriture, mais aussi dans la critique tout aussi sévère qu’amicale.
Pierre Gallois, un humaniste qui aura marqué indéfectiblement ces 50 dernières années, laisse un grand vide et un héritage considérable.
Dr Yves Lenoc, président de la SFDRMG
En partenariat avec France Info
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