Parmi les sites pilotes, le service d’accès aux soins (SAS) des Yvelines (78) a vu le jour en 2021 et a démarré en janvier 2022 l’expérimentation de l’orientation des patients vers la ville après un appel. Deux ans plus tard, près de 210 professionnels participent en tant qu’effecteurs, « essentiellement des médecins généralistes et quelques pédiatres », indique Anne-Claire Boucher, directrice du SAS 78. Elle souligne par ailleurs que plus de 10 000 patients ont été pris en charge en 2023 en passant par le SAS. En 2022, le bilan était de plus de 3 100 orientations avec 87 médecins participants. Une montée en charge qui s’accompagne de nouveaux projets. À commencer par la pédiatrie.
Un dispositif spécifique pour la pédiatrie
Face à des difficultés de prise en charge dans le département notamment liées à la fermeture des urgences pédiatriques de l’hôpital de Poissy en octobre 2022, une réflexion a été menée avec les services de Versailles, de Mantes et de Rambouillet sur la prise en charge les patients sans saturer leurs propres services, détaille la directrice du SAS. Cela a permis de mettre en place à partir du 3 juillet 2023 un dispositif de réorientation vers la ville. « Il a fallu travailler les questions de responsabilités de chacun, notamment », se remémore Anne-Claire Boucher. Une fiche d’orientation commune a été établie et permet de valider la possibilité de réorientation ou non. Les patients sont alors contactés par le SAS pour une réorientation vers la ville. En 2023, 1 520 réorientations ont été décidées par les services d’urgences pédiatriques et ont donné lieu à 824 rendez-vous avec un effecteur du SAS. Pour les autres patients, certains avaient trouvé un rendez-vous par eux-mêmes, d’autres n’ont pas pu être joints par la régulation, explique la directrice. Après une phase expérimentale de quelques mois, le dispositif a été reconduit depuis octobre dernier et pourrait évoluer sur les motifs de réorientation, comme le précise Anne-Claire Boucher : « Nous avons été très restrictifs au démarrage pour nous assurer de la cohérence de la prise en charge ».
Notre objectif est de 100 % de participants parmi les médecins du territoire avec un effort de prise en charge minime pour chacun
Anne-Claire Boucher, directrice du SAS 78
Et les évolutions ne s’arrêtent pas là. La structure planche actuellement sur un SAS Santé mentale, pour lequel elle a reçu un avis favorable dans le cadre d’un appel à projets de la DGOS. « C’est une dimension de travail et de coordination différente. Ce sont des problématiques qui nécessite de prendre en compte une notion de parcours de prise en charge », détaille Anne-Claire Boucher. Des réflexions sont également en cours pour développer un parcours gériatrique, de travailler sur la mobilité des patients et de trouver des solutions adaptées en ville pour d’autres spécialités.
Des projets qui ne masquent pas le besoin d’augmenter la participation au SAS des médecins du territoire. « Notre objectif est de 100 % de participants parmi les médecins du territoire avec un effort de prise en charge minime pour chacun », indique la directrice. Cela passe par l’animation de la communauté de régulateurs et d’effecteurs, pour laquelle des réunions, groupes de travail, etc. sont organisés.
Article suivant
SAS : un déploiement à marche forcée
Dans les Yvelines, le SAS veut aller plus loin
SAS : un déploiement à marche forcée
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes