À la France insoumise, mouvement de Jean-Luc Mélenchon, les référentes santé sont Caroline Fiat, députée et ancienne aide-soignante, et Sabrina-Aurore Ali Benali, autrice de La Révolte d’une interne et médecin urgentiste. Si aucune de nos demandes d’interview n’a abouti, Frédéric Pierru, chercheur au CNRS, a accepté de répondre à nos questions. En 2017, il était orateur national sur les questions de santé de Jean-Luc Mélenchon. Le « 100 % Sécu » – soit le remboursement total des soins de santé prescrits et l’intégration des mutuelles dans la Sécurité sociale – était son idée. « J’ai écrit le livret santé avec un énarque de l’Igas », tient-il à préciser.
Il constate que ceux qui portaient la ligne de 2017 ont quitté le navire. « La ligne a changé, remplacée par des enjeux plus sociétaux, dont l’écologie ». Lui aussi est parti… « Dans les partis politiques, il y a des “commissions santé”, ce qui n’est pas le cas des mouvements. Dans ces derniers, cela renforce l’allégeance personnelle : des décisions sont prises sans que l’on sache réellement pourquoi… » Pourtant, le chercheur voit de nombreuses thématiques qu’il portait « percer » dans le débat public. « La grande Sécu, la régulation à l’installation des généralistes… Ces idées montent en puissance et font consensus chez les experts et dans la haute fonction publique. Après, les candidats font leur marché… C’est une coproduction dans un monde d’experts, où il faut arbitrer pour ne pas se mettre un électorat à dos. »
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